Réformes des finances publiques – Un nouveau plan stratégique pour une meilleure gouvernance budgétaire

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Mbankomo, 26 novembre 2024, Lors d’un café thématique organisé par le ministère des Finances (Minfi), les professionnels des médias ont été conviés à découvrir les enjeux du nouveau Plan stratégique de réforme de la gestion des finances publiques (Psrgfp) pour la période 2024-2027. Axé sur neuf priorités, ce plan ambitionne de renforcer la gouvernance financière de l’État, en tenant compte des défis actuels et des enseignements des réformes antérieures.

Présenté comme « ambitieux mais réaliste » par Sophie Boumsong, chef de la Division de la réforme budgétaire au Minfi, le Psrgfp repose sur trois impératifs :

  1. Volonté politique des autorités, essentielle pour soutenir les réformes.
  2. Engagement des équipes techniques à travers une culture de la performance et des résultats.
  3. Mobilisation des partenaires techniques et financiers (PTF) pour garantir des synergies.

Ce plan, qui s’appuie sur les leçons des réformes passées, met l’accent sur le suivi des indicateurs de performance et l’adoption rapide des textes réglementaires liés aux finances publiques.

Les innovations dans les services douaniers

Le représentant de la Direction générale des Douanes (DGD), M. Mimche, a souligné les progrès réalisés grâce à l’implémentation de nouvelles technologies et procédures. Parmi les innovations majeures : Le document unique de sortie (DUS), qui centralise les informations douanières et simplifie les contrôles. L’extension des plateformes de paiement électronique à tous les acteurs de la chaîne logistique. La géolocalisation des marchandises et le renforcement des outils de scanning aux ports de Douala et Kribi. Ces mesures visent non seulement à faciliter les échanges, mais également à accroître les recettes douanières, contribuant ainsi à la mobilisation des ressources internes. Un système fiscal modernisé pour une économie numérique

Le plan 2025-2028 de modernisation fiscale, présenté par la Direction générale des Impôts (DGI), repose sur trois axes :

  1. Améliorer les services fiscaux, en élargissant la base des contribuables et en promouvant le civisme fiscal.
  2. Moderniser le système d’information pour une meilleure gestion des données fiscales.
  3. Piloter et coordonner efficacement les services fiscaux à l’échelle nationale.

Des initiatives spécifiques visent à intégrer l’économie numérique croissante, y compris les activités virtuelles, dans l’assiette fiscale.

Gestion et maîtrise de la dette publique

La Caisse autonome d’amortissement (CAA) a présenté les enjeux de la maîtrise de la dette publique, dont le ratio par rapport au PIB a significativement augmenté depuis 2009. La stratégie pour 2025-2027 met l’accent sur :

La mobilisation de financements à moindre coût.

La gestion des risques liés à la dette publique.

L’amélioration des outils statistiques pour une meilleure transparence.

En 2024, le service de la dette publique est évalué à 1 648 milliards de FCFA, tandis que les besoins de financement s’élèvent à 5 215 milliards de FCFA pour la période 2024-2026.

Pour réussir ces réformes, la sensibilisation des parties prenantes est jugée cruciale. Comme l’a rappelé Sophie Boumsong, « l’appropriation des réformes par les structures chargées de leur mise en œuvre est essentielle pour éviter des contre-performances ». En intégrant des problématiques globales actuelles, telles que l’économie numérique et la transparence, le Psrgfp 2024-2027 marque une nouvelle étape dans la modernisation des finances publiques au Cameroun. Reste désormais à transformer les ambitions en actions concrètes pour atteindre les objectifs fixés et renforcer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.

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