Innovation financière – Le DG de la CNPS plaide pour l’adoption et la réglementation des cryptomonnaies

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Lors de la Finance Week, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, directeur général de la CNPS, a plaidé en faveur de l’intégration des cryptoactifs dans les économies de la zone Cémac. Insistant sur leur réglementation, il estime que cette révolution technologique pourrait transformer la gestion économique et financière des États membres.

Face aux défis économiques et financiers auxquels font face les États de la zone Cémac, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, directeur général de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS) du Cameroun, a lancé un vibrant appel pour l’adoption et la réglementation des cryptoactifs. Intervenant au Panel 2 de la Finance Week intitulé « Marché domestique des capitaux : un levier de croissance économique pour la Cémac ? », il a souligné l’opportunité que représentent les cryptomonnaies pour booster la croissance économique de la région. Selon lui, ignorer ces technologies serait une erreur stratégique majeure. « Pourquoi n’explorerions-nous pas cette voie ? », a-t-il interrogé, tout en dénonçant la frilosité des décideurs face à cette innovation qui échappe au contrôle des banques centrales.

Le DG de la CNPS reconnaît les inconvénients des cryptomonnaies, tels que les fluctuations extrêmes de prix ou les risques de sécurité. Mais il préfère mettre en lumière leurs nombreux atouts, notamment leur potentiel de rendement élevé et leur rôle dans la modernisation des économies. « Si la CNPS avait investi 1 milliard de FCFA dans les cryptomonnaies il y a quelques années, cet actif aurait généré environ 7 milliards aujourd’hui », a-t-il déclaré avec regret. Pour lui, les États de la Cémac devraient s’inspirer des grandes institutions mondiales, qui incluent déjà les cryptoactifs dans leurs portefeuilles. Il milite pour une réglementation adaptée afin de maîtriser cette technologie et d’en tirer des bénéfices significatifs.

Malgré ces arguments, la Banque des États de l’Afrique Centrale (Béac) reste prudente. En 2023, sous l’impulsion de l’ancien gouverneur Abbas Tolli, un groupe de travail a été constitué pour réfléchir à une monnaie numérique propre à la Béac, en collaboration avec le FMI. Une initiative qui illustre l’intérêt grandissant pour les actifs numériques, tout en soulignant la nécessité d’un cadre juridique strict.

Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo déplore l’immobilisme des États africains, qui continuent de contracter des dettes auprès de pays ayant déjà tiré profit des cryptomonnaies. « Ce secteur n’est pas règlementé parce que la Béac en a fait un tabou », regrette-t-il. Pour lui, l’avenir économique de la Cémac passe par une ouverture aux cryptoactifs. « Nous devons évoluer vers une économie financiarisée », conclut-il, appelant à une réflexion urgente pour ne pas manquer cette opportunité historique.

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