Le Cameroun amorce une réforme majeure dans la gestion des impôts et taxes locales. Les Centres divisionnaires des Impôts (CDI) seront transformés en Centres de fiscalité locale et des particuliers (Cflp). Cette initiative vise à moderniser les mécanismes fiscaux, maximiser les recettes, et renforcer l’efficacité des collectivités territoriales décentralisées.
Dans le cadre de la réforme de la fiscalité locale, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé la suppression des Centres divisionnaires des Impôts (CDI). Ils seront remplacés par les Centres de fiscalité locale et des particuliers (Cflp), qui agiront désormais comme des interlocuteurs fiscaux uniques. Selon le ministre, cette transformation vise à simplifier la gestion des taxes locales, à accroître l’efficacité administrative et à renforcer la mobilisation des recettes fiscales au profit des collectivités territoriales décentralisées. Les nouveaux centres auront pour mission principale la gestion des impôts, taxes et redevances locaux, notamment les taxes foncières, les taxes sur les véhicules, les redevances d’eau et d’enlèvement des ordures ménagères. Cette initiative fait partie d’une démarche globale visant à moderniser le système fiscal du pays.
Un contexte de mobilisation accrue des recettes fiscales
La réforme intervient dans un contexte de prévisions économiques optimistes. Le Document de programmation économique et budgétaire 2025-2027 prévoit une hausse des recettes fiscales de 10,3 %, atteignant 4 410,7 milliards de FCFA en 2025. Toutefois, ces objectifs sont confrontés à des défis majeurs, tels que l’obsolescence des dispositifs législatifs et réglementaires, ainsi que des faiblesses dans les mécanismes de recouvrement et de sécurisation des recettes. Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement entend moderniser les procédures fiscales, notamment en introduisant la dématérialisation des services. Cela inclut l’immatriculation des contribuables, la déclaration en ligne, et l’émission électronique des quittances fiscales.
La dématérialisation au cœur de la réforme
Un des points phares de cette réforme est l’abandon progressif des paiements en espèces, qui seront remplacés par des méthodes de paiement électroniques sécurisées. Les contribuables pourront effectuer leurs règlements via des solutions innovantes comme Mobile Tax, les guichets bancaires ou encore les virements. Pour Louis Paul Motaze, cette modernisation devrait permettre de renforcer la transparence dans la collecte des impôts et réduire les risques de fraude. En simplifiant et rationalisant la gestion des impôts locaux, le Cameroun espère inverser la tendance actuelle et accroître significativement ses recettes fiscales.
Vers une fiscalité locale rationalisée
Avec la promulgation imminente de la loi portant fiscalité locale, le Cameroun amorce une étape cruciale dans la décentralisation fiscale. La mise en place des Cflp s’inscrit dans une vision d’efficacité, où chaque collectivité pourra mieux mobiliser et sécuriser ses ressources. Cette réforme marque un tournant pour les contribuables, les collectivités et l’administration fiscale, en alignant le système fiscal camerounais sur les standards internationaux de transparence et de modernité.