Avec seulement 661 tonnes de bananes exportées en octobre 2024, Boh Plantations Limited (B PL) signe sa pire performance de l’année. Cette contreperformance, qui intervient après un troisième trimestre en hausse, reflète les défis structurels de cette entreprise dans un secteur dominé par de grands acteurs.
Les chiffres publiés par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam) montrent que Boh Plantations a enregistré une chute spectaculaire de ses exportations de bananes dessert au mois d’octobre 2024. Avec 661 tonnes exportées contre 1 326 tonnes en septembre, l’entreprise a vu son volume diminuer de 665 tonnes, soit une baisse de 50,1 %. Cette contreperformance marque le quatrième recul significatif pour l’entreprise cette année. Au mois de juin, les exportations étaient tombées à 534 tonnes, soit une baisse de 35,1 % par rapport aux 824 tonnes de mai. En février, la baisse atteignait déjà 41,9 %, passant de 1 353 tonnes en janvier à 785 tonnes.
Malgré cette tendance baissière, B PL avait connu un troisième trimestre relativement positif. Entre juillet et septembre, les exportations étaient en hausse constante, atteignant 1 016 tonnes en juillet, 1 311 tonnes en août et 1 326 tonnes en septembre. Cependant, cette reprise n’a pas suffi à stabiliser durablement les performances de l’entreprise, qui reste soumise à de fortes fluctuations.
Dans le paysage camerounais de l’exportation de bananes, Boh Plantations peine à rivaliser avec les leaders du marché. Depuis le début de l’année, la filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille, les Plantations du Haut Penja (PHP), a déjà exporté 123 067 tonnes, soit plus de 13 fois le volume total de B PL. La Cameroon Development Corporation (CDC) suit avec 24 732 tonnes, tandis que la Compagnie de développement des bananes de Mondoni (CBDM), arrivée en 2023, a exporté 10 557 tonnes.
En comparaison, Boh Plantations n’a exporté que 9 379 tonnes sur les 10 premiers mois de l’année. Avec cette dynamique, il est peu probable que l’entreprise dépasse les 15 000 tonnes d’ici la fin de l’année 2024.
Les difficultés rencontrées par Boh Plantations soulignent les défis structurels auxquels l’entreprise fait face. Faible capacité de production, manque d’investissements significatifs, et concurrence accrue sont autant de facteurs limitant son potentiel de croissance.
Cependant, les performances oscillantes de l’entreprise traduisent également les incertitudes du secteur agricole au Cameroun, confronté à des contraintes climatiques, logistiques et économiques.
Alors que 2024 approche de sa fin, Boh Plantations devra repenser sa stratégie pour rester compétitive dans un environnement dominé par des acteurs bien établis. À moins d’un rebondissement spectaculaire dans les derniers mois de l’année, l’entreprise pourrait devoir s’adapter à un avenir incertain dans un secteur toujours plus compétitif.
Conclusion : Les résultats de Boh Plantations appellent à une réflexion sur la durabilité de ses activités et les conditions structurelles de l’agriculture camerounaise. Face à des géants comme PHP et CDC, l’entreprise devra innover pour espérer consolider sa place sur le marché.