Afrique de l’Ouest – Avec une holding au Togo, Afriland First Bank s’implante au Mali

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En s’appuyant sur sa nouvelle holding basée au Togo, Afriland First Bank finalise son arrivée sur le marché bancaire malien. Ce projet, mené par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam, marque le début d’une stratégie ambitieuse de déploiement en Afrique de l’Ouest, malgré les défis sociopolitiques de la région.

Afriland First Bank est sur le point de démarrer ses activités au Mali, une étape majeure dans son expansion en Afrique de l’Ouest. Avec un investissement initial de 26 milliards de FCFA, le groupe financier attend l’autorisation finale pour ouvrir ses portes. « Le dossier d’agrément a été soumis il y a plusieurs mois et nous espérons son approbation d’ici fin 2024 », confie une source interne. Le capital de cette nouvelle branche a été entièrement libéré, confirmant l’engagement du groupe à faire de cette implantation un succès.

Un projet piloté par Afriland First Holding

Ce développement au Mali s’inscrit dans les priorités d’Afriland First Holding (AFH), la structure d’investissement créée en 2022 et basée à Lomé, au Togo. Sous la direction de Paul Kammogne Fokam, AFH vise à positionner le groupe comme un acteur incontournable de la finance en Afrique de l’Ouest. « C’est le projet le plus avancé d’AFH », souligne une source proche du fondateur. Le choix du Togo pour accueillir la holding n’est pas anodin. Lomé offre un climat des affaires attractif et se positionne comme un pont stratégique entre les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Des défis sociopolitiques et monétaires dans la sous-région

L’expansion d’Afriland intervient dans un contexte régional marqué par des bouleversements sociopolitiques et monétaires. La création de l’AES par le Mali, le Burkina Faso et le Niger reconfigure l’équilibre en Afrique de l’Ouest, posant des défis pour les acteurs économiques. En particulier, la perspective d’une monnaie propre à l’AES pourrait modifier profondément l’écosystème financier sous-régional. Pour Afriland, cette situation représente autant une opportunité qu’un risque. En s’implantant dans une région en pleine mutation, le groupe anticipe les évolutions à venir et cherche à renforcer sa résilience face aux incertitudes.

Un positionnement global face aux mutations géopolitiques

Au-delà des enjeux africains, Afriland s’adapte également aux dynamiques mondiales. La montée en puissance des BRICS et leur volonté de dédollariser les échanges internationaux constituent un défi pour les institutions financières utilisant le système Swift. En réponse, Afriland diversifie ses bases en dehors de la Suisse, jusque-là unique siège de sa holding. « Si les BRICS créent leur propre système de transactions, nous devons être prêts à nous aligner », explique un cadre du groupe.

Lomé, un hub financier en plein essor

Avec cette implantation au Togo, Afriland rejoint d’autres poids lourds du secteur financier, comme Ecobank, dont le siège est établi dans la capitale togolaise. Ce choix confirme l’attractivité de Lomé comme hub stratégique pour les institutions bancaires en quête de rayonnement régional. Une douzaine de groupes attendent également leur agrément pour investir dans le pays, signalant l’émergence d’une compétition accrue dans le secteur. En s’implantant au Mali et en diversifiant ses bases, Afriland First Bank démontre sa capacité à anticiper les changements et à renforcer son positionnement face à une conjoncture internationale en pleine reconfiguration.

Avec une vision tournée vers l’avenir, Afriland First Bank s’adapte aux dynamiques régionales et mondiales pour devenir un acteur de premier plan en Afrique de l’Ouest. Entre défis et opportunités, le groupe camerounais réaffirme son ambition de redéfinir les standards de la finance africaine.

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