Initialement prévue pour septembre 2022, la livraison de l’agence de la BEAC d’Ebolowa, dans le Sud du Cameroun, a été reportée à fin 2025. Cette prolongation est due à des travaux au ralenti, malgré une pose de la première pierre effectuée en 2020. Retour sur les détails d’un chantier en proie à de vives polémiques.
Le 29 septembre 2020, Joseph Dion Nguté, Premier ministre du Cameroun, avait posé la première pierre de l’agence de la BEAC à Ebolowa, marquant le lancement des travaux de ce projet ambitieux. Prévus pour durer 24 mois, ces travaux auraient dû aboutir à une livraison en septembre 2022. Toutefois, plus de deux ans après cette date butoir, le chantier avance au ralenti. Lors de sa visite du 9 novembre 2024, Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC, a fixé un nouvel objectif : une livraison avant la fin de l’année 2025.
Les responsables de la construction et la direction de la BEAC restent peu loquaces sur les raisons exactes de ce retard. Bien que la pandémie de Covid-19 ait initialement perturbé le calendrier, d’autres facteurs semblent être en cause. La lenteur persistante des travaux depuis la levée des restrictions sanitaires suscite des interrogations quant à la gestion du projet.
Dès 2019, la sélection de la société tchadienne Afcorp, filiale du groupe Sner, avait fait l’objet de contestations. Amadou Hamadou, promoteur de l’entreprise camerounaise DNB International Sarl, avait accusé le gouverneur de la BEAC de l’époque, Abbas Mahamat Tolli, d’avoir favorisé une entreprise de son pays. Dans une lettre adressée au président Paul Biya, il avait dénoncé un favoritisme évident malgré l’offre jugée plus compétitive de sa société.
La BEAC avait fermement réfuté ces accusations, assurant que la procédure d’attribution avait été réalisée dans le respect des normes. Toutefois, cette controverse a laissé des traces et contribué à une atmosphère tendue autour du projet.
Face à l’enjeu de la région d’Ebolowa, l’agence de la BEAC représente un investissement crucial pour développer l’économie locale et renforcer la présence de la banque centrale. En annonçant la nouvelle échéance de 2025, Yvon Sana Bangui a appelé Afcorp à accélérer les travaux afin de respecter ce délai fermement établi.
Les prochains mois seront déterminants pour redonner confiance aux parties prenantes et assurer la réalisation de cette infrastructure, attendue depuis bien trop longtemps.