Financement de la santé – Le Cameroun confronté à des défis majeurs

Financement de la santé
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Deux études présentées à Yaoundé révèlent les failles dans le financement de la santé au Cameroun. Avec une part importante de dépenses supportées par les ménages, le pays est exposé à des risques financiers importants. Des recommandations ont été formulées pour améliorer l’efficience et soutenir la Couverture Santé Universelle (CSU).

Malgré une croissance économique relativement positive au cours de la dernière décennie, les dépenses courantes de santé au Cameroun n’ont représenté qu’environ 4% du PIB entre 2005 et 2020. La dépense de santé par habitant atteint seulement 61 dollars US, et ce sont les ménages qui portent le fardeau principal en finançant 72% des dépenses. Cette situation expose une grande partie de la population à des risques de catastrophe financière et d’appauvrissement.

Pour évaluer l’efficience du système de santé, l’OMS et le Ministère de la Santé Publique (Minsanté) ont mené deux études présentées lors de l’atelier de restitution du 13 novembre 2024 à Yaoundé. La première, l’analyse de l’efficience inter programmatique (CPEA), a mis en lumière les inefficiences causées par la fragmentation des programmes de santé. La deuxième, la matrice des progrès en financement de la santé (Health Financing Progress), a analysé les forces et faiblesses du système de financement.

Les résultats ont révélé que 17 des 19 programmes de santé existants dépendent principalement de financements extérieurs, notamment pour le VIH, la tuberculose, la vaccination et le paludisme. Chaque programme fonctionne avec des cadres indépendants de planification, de budgétisation et de gestion, ce qui crée des redondances et des pertes d’efficience. De plus, la faible capacité de financement national (3%) et la fragmentation des cycles budgétaires affaiblissent les performances des districts de santé.

Les études ont permis de formuler plusieurs recommandations. Il s’agit notamment de mener un plaidoyer de haut niveau pour l’adoption des lois sur la CSU et la réforme hospitalière, et de revoir la stratégie de mobilisation des financements. L’élargissement de l’assiette des ressources par la mise en place de mécanismes de financement innovants et l’identification d’actions prioritaires à exécuter sans délai sont également préconisés.

Pour améliorer l’efficience et réduire la dépendance aux financements externes, le Cameroun doit impérativement réaménager sa stratégie de financement de la santé. Ces mesures sont essentielles pour prévenir les risques financiers qui pèsent sur les ménages et faire progresser le pays vers une Couverture Santé Universelle durable.

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