La China Construction Bank Corporation a annulé son financement de 33 milliards de FCFA pour la phase 2 du projet de vidéosurveillance urbaine au Cameroun, obligeant le pays à trouver de nouveaux partenaires financiers pour sécuriser cette initiative essentielle de lutte contre l’insécurité.
La Caisse autonome d’amortissement (CAA), gestionnaire de la dette publique camerounaise, a confirmé que la China Construction Bank Corporation (CCBC) a retiré son soutien financier au projet d’extension du système de vidéosurveillance urbaine. Cette annulation intervient alors que la convention initiale avait été signée en 2021 pour un montant de 33 milliards de FCFA, un montant conséquent pour la sécurité publique du Cameroun. Bien que la CAA ne mentionne pas nommément la CCBC, il est notoire que ce financement avait été acté par un décret présidentiel en décembre 2021.
Les raisons qui ont poussé la banque chinoise à se retirer de ce projet crucial n’ont pas été précisées. Toutefois, le Cameroun n’entend pas abandonner cette initiative. « Les négociations se poursuivent pour la contractualisation avec un autre partenaire financier », indique la CAA, sans plus de détails. Un nouvel espoir repose sur une autre enveloppe de près de 33 milliards de FCFA, actuellement en cours de négociation avec Banco Santander, une banque hongkongaise. Cette alternative s’inscrit dans le cadre d’un décret présidentiel de mars 2024, permettant la signature d’un accord de prêt destiné à financer partiellement la phase 2 du projet.
La phase initiale du système de vidéosurveillance urbaine, financée à hauteur de 46 milliards de FCFA par Bank of China, a permis l’installation de 1500 caméras et la distribution de 2000 émetteurs-récepteurs portatifs pour améliorer la surveillance policière. Les principales villes du pays, ainsi que des localités stratégiques comme Kribi, Kyé-Ossi et Garoua-Boulaï, ont bénéficié de ces équipements. Des régions particulièrement exposées aux attaques de Boko Haram, comme Waza, Fotokol, Kousseri et Amchidé, ont également été couvertes par cette première phase.
Le projet de vidéosurveillance urbaine vise à renforcer la capacité des forces de l’ordre à prévenir et réagir face à l’insécurité croissante dans le pays. L’annulation du financement par la CCBC met en lumière les défis auxquels le Cameroun fait face pour mobiliser des ressources financières externes. Si le financement de Banco Santander se concrétise, il viendra combler le vide laissé par le retrait de la CCBC et permettra de poursuivre la mise en œuvre de la phase 2.
Le succès de ce projet est crucial pour garantir la sécurité des citoyens et des infrastructures stratégiques du Cameroun, notamment face aux menaces terroristes et aux autres formes d’insécurité urbaine.