Le 5 novembre 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé une augmentation de son offre de liquidité à 320 milliards de FCFA, une décision qui intervient malgré la baisse récente de la demande des banques commerciales. Après un engouement marqué à la reprise des opérations d’injection de liquidité en juin, les besoins des établissements de crédit semblent s’atténuer.
En juin 2024, après plus d’un an de suspension, la BEAC a repris ses opérations d’injection de liquidité pour les banques des six pays membres de la CEMAC : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, et République centrafricaine. Face à une forte demande initiale, les établissements de crédit ont rapidement sollicité ces fonds, atteignant souvent 500 milliards de FCFA de besoins hebdomadaires. Cette situation a incité la BEAC à ajuster progressivement son offre, qui est passée de 50 milliards de FCFA en juin à un pic de 350 milliards en octobre 2024.
Cependant, à la fin du mois d’octobre, l’intérêt des banques a commencé à diminuer. La dernière opération du 29 octobre a vu une demande des banques atteignant seulement 204 milliards de FCFA, bien en deçà des 240 milliards proposés par la BEAC. Ce ralentissement indique une possible saturation du marché ou une capacité réduite des banques à absorber ces liquidités.
Malgré cette baisse de la demande, la BEAC a décidé de réévaluer son offre à 320 milliards de FCFA pour l’opération du 5 novembre. Cet ajustement vise probablement à stabiliser les besoins de liquidité dans la zone CEMAC, où l’accès aux fonds reste crucial pour soutenir les économies locales. La banque centrale semble vouloir anticiper une éventuelle remontée des besoins, même si la demande immédiate s’essouffle.
Pour l’instant, il reste incertain si cette stratégie de la BEAC trouvera écho auprès des banques commerciales. Avec un environnement économique incertain, le secteur bancaire pourrait afficher une prudence accrue, limitant sa participation. La BEAC devra donc surveiller les prochains mouvements de demande et ajuster sa politique pour maintenir la stabilité financière au sein de la zone CEMAC.
En augmentant l’enveloppe de liquidité malgré un essoufflement des banques, la BEAC marque un pas en avant pour soutenir l’économie régionale, mais se confronte à une situation où la demande reste volatile et imprévisible.