Dans le dernier rapport de la CNUCED, le Cameroun se hisse à la 27e place mondiale pour le tonnage de port en lourd et le nombre de navires, un succès lié au développement de ses ports de Douala et de Kribi. Cette avancée reflète la croissance maritime de l’Afrique, marquée par des augmentations significatives des escales de porte-conteneurs et de pétroliers sur le continent.
Le rapport publié le 22 octobre 2024 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) souligne des progrès notables dans le secteur du transport maritime africain. Entre 2018 et 2023, l’Afrique a vu le nombre d’escales de porte-conteneurs augmenter de 20 %, tandis que celles des pétroliers ont bondi de 38 %. Ces chiffres représentent des records pour le continent, témoignant de la croissance continue du commerce maritime africain.
Dans ce contexte, le Cameroun fait partie des pays qui se démarquent. Avec les ports de Douala et de Kribi, le Cameroun occupe désormais la 27e place mondiale en termes de tonnage de port en lourd, une position qui confirme son rôle clé dans le secteur maritime en Afrique.
Le rapport de la CNUCED met également en lumière l’évolution des registres de navires dans le monde. En 2022, le Libéria est devenu le premier registre de navires mondial, surpassant Panama pour la première fois en trois décennies. L’Afrique occupe une position de premier plan, avec 17,3 % de la flotte mondiale en 2023, devançant Panama. Ce changement témoigne de la compétitivité accrue des registres africains et de leur attractivité pour les armateurs internationaux.
Outre le Cameroun, d’autres pays africains, comme le Nigeria, se distinguent dans le rapport de la CNUCED. Le Nigeria se classe 33e au niveau mondial, après une augmentation de 16,2 % du tonnage de port en lourd. Cette dynamique s’accompagne d’une hausse des échanges Sud-Sud, notamment entre l’Afrique subsaharienne et d’autres régions en développement, enregistrant une augmentation de 9 % du volume du commerce mondial de conteneurs en 2023.
Le rapport de la CNUCED ne cache pas les défis auxquels est confrontée l’industrie maritime. En raison des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge depuis novembre 2023, plusieurs navires évitent le canal de Suez pour contourner le cap de Bonne-Espérance, allongeant leurs trajets. Ces perturbations illustrent la vulnérabilité de certaines routes maritimes stratégiques.
Face à cette complexité, la CNUCED appelle à des mesures pour renforcer la résilience du secteur. Le rapport recommande des investissements dans un transport maritime plus vert et plus efficace, la réduction des émissions de carbone, et la lutte contre l’immatriculation frauduleuse des navires. Il met également en avant la nécessité d’améliorer l’efficacité des ports africains et de faciliter les échanges pour renforcer la connectivité des zones reculées.
Les recommandations de la CNUCED pour le secteur maritime montrent l’importance d’une coordination accrue pour surmonter les défis et saisir les opportunités d’une industrie en pleine mutation. Au Cameroun, la progression en termes de tonnage de port en lourd pourrait inspirer de nouveaux investissements et partenariats pour renforcer la compétitivité du pays dans le secteur maritime mondial.