Le Cameroun aspire à renforcer son influence au sein de l’Union postale universelle (UPU) en postulant pour un siège au Conseil du Fonds d’amélioration de la qualité de service (FAQS). Cette candidature, soutenue par un engagement clair dans l’amélioration des services postaux, met en lumière les avancées du pays en matière d’infrastructure et de régulation.
Le 28 octobre 2024, Minette Libom Li Likeng, ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, a officiellement annoncé la candidature du Cameroun pour un siège au Conseil du Fonds d’amélioration pour la qualité de service (FAQS) de l’Union postale universelle (UPU). Ce fonds, créé en 2001, aide les pays membres à rehausser la qualité de leurs services postaux en finançant l’acquisition de matériel et de véhicules indispensables à la distribution du courrier.
Dans sa lettre adressée à Masahiko Metoki, directeur général de l’UPU, la ministre camerounaise a rappelé les efforts déjà consentis par le Cameroun pour améliorer la qualité de son réseau postal. « Le Cameroun s’engage activement dans l’amélioration de la qualité de service postal et a déjà réalisé des avancées significatives », a-t-elle affirmé, en soulignant que le positionnement géographique stratégique du pays lui permettrait de jouer un rôle central dans l’appui aux autres nations d’Afrique centrale.
Avec un réseau de 276 bureaux de poste, renforcé par 42 opérateurs privés autorisés en 2024, le Cameroun a entamé des transformations profondes de son système postal. Depuis 2012, le projet e-Post a permis de moderniser le réseau national en introduisant des solutions numériques, incluant un centre de données et un réseau de fibre optique s’étendant sur 710 km et desservant 131 bureaux de poste. Le pays dispose également d’un sous-réseau satellitaire interconnectant 110 bureaux grâce à des stations VSAT, ce qui accroît la connectivité des zones éloignées.
Un autre projet phare, la plateforme ecom@Africa, est en cours de développement sous l’égide de l’UPU et fait du Cameroun un centre régional pour le e-commerce en Afrique centrale, stimulant ainsi le développement du commerce électronique.
Malgré ces avancées, le secteur postal camerounais fait face à des défis de taille. Une part significative des activités postales reste informelle, entraînant une concurrence déloyale et une qualité de service inégale. Conscient de cette situation, le gouvernement a lancé un programme d’assainissement en 2019 pour régulariser les acteurs informels, favorisant ainsi un secteur plus structuré et compétitif.
En matière de financement, la ministre a également rappelé que le Cameroun est à jour de ses cotisations auprès de l’UPU, un signe de son engagement à long terme envers l’organisation. Cette régularité pourrait jouer en faveur de sa candidature au Conseil du FAQS, où le Cameroun espère contribuer aux efforts mondiaux visant à élever les standards des services postaux.
Si le Cameroun accède au Conseil du FAQS, cela renforcerait non seulement sa capacité à améliorer ses infrastructures postales, mais également sa position de leader en Afrique centrale en matière de qualité de service postal. Ce siège permettrait aussi au pays de mieux soutenir ses voisins dans leurs propres démarches d’amélioration, en s’appuyant sur l’expérience acquise et sur des ressources partagées.