Le 30 octobre dernier, lors de la 3ᵉ édition des débats du magazine Lignes d’Horizon sur le thème « Où va l’économie camerounaise ? », Jacques Jonathan Nyemb, président du Think do Tank The Okwelians a plaidé pour une intensification des partenariats public-privé (PPP) dans les projets structurants du Cameroun.
Comment mobiliser les 21 000 milliards de FCFA nécessaires au financement des infrastructures inscrites dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), la nouvelle feuille de route économique du Cameroun ? Me Jacques Jonathan Nyemb a une vision bien précise. Ancien administrateur de la principale organisation patronale du pays et Président du Think Do Tank The Okwelians, il est convaincu que le gouvernement camerounais doit miser davantage sur les partenariats public-privés (PPPs). Une conviction qu’il a exprimée avec force, mercredi dernier, alors qu’il intervenait dans un débat relevé sur le sens de l’économie Camerounaise aux côtés de figures influentes telles que le Pr Isaac Tamba, Directeur Général de l’Économie au Minepat, le Pr Touna Mama, conseiller spécial n°1 auprès du Premier ministre, l’économiste Louis Marie Kakdeu, et l’ingénieur financier Babissakana, .
« La logique de la collaboration Etat-privé va contribuer à l’injection d’autres types de financements. On sera face à de nouvelles niches ou sources de financements et l’on bénéficiera du transfert de technologie et de savoir-faire », a expliqué Me Jacques Jonathan Nyemb.
Le Cameroun possède une solide expérience en matière de PPP, notamment dans la construction de barrages hydroélectriques. Le barrage de Nachtigal, situé dans le département de la Lékié, région du Centre, est l’un des exemples récents. Ce projet, souvent cité comme un modèle de PPP réussi en Afrique subsaharienne, est détenu à 40 % par le groupe français EDF et à 15 % par l’État camerounais, avec la participation d’autres investisseurs comme la Société financière internationale (IFC). Mais pour Jacques Jonathan Nyemb, ce succès cache une réalité plus complexe, car de nombreux projets de PPP au Cameroun n’ont pas été aussi fructueux.
Pour sortir les PPP de l’impasse, Me Jacques Jonathan NYEMB propose au gouvernement d’améliorer la maturation des projets d’envergure. Ce qui invite à « une meilleure réalisation des études de faisabilité, le financement de ces études, la maîtrise de la technicité et du savoir-faire », fait savoir l’avocat d’affaires. Il pense aussi qu’il y a le défi sur la négociation des PPP. « Il faut penser à de meilleures formes de négociation entre l’Etat et les partenaires privés afin d’avoir des partenariats équilibrés » propose-t-il.
Me Nyemb appelle également à une collaboration renforcée avec la Banque Africaine de Développement (BAD) pour bénéficier de son soutien juridique, technique et financier dans le choix des partenaires. Enfin, il insiste sur l’importance du suivi-évaluation pour garantir la qualité des infrastructures et mettre en place des mécanismes de maintenance durable : « Une fois le partenaire idéal sélectionné et les études finalisées, il est important de mettre en place un suivi rigoureux de la qualité et de la pérennité de ces infrastructures. » recommande-t-il .