Secteur minier – Sam Jonah prend les rênes de la mise en exploitation du gisement de cobalt de Nkamouna

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Nommé Président du Conseil d’Administration de Geovic Cameroon, filiale de l’américain Phoenix Mining, l’homme d’affaires ghanéen Sam Jonah devra relancer l’exploitation du gisement de cobalt-nickel-manganèse de Nkamouna-Lomié, une mine estimée à 68,13 millions de tonnes de minerais dans la région de l’Est du Cameroun. Ce projet, plusieurs fois retardé, pourrait voir le jour sous la direction de cette figure emblématique du secteur minier africain.

Le Ghanéen Samuel Esson Jonah, 75 ans, une figure de proue du secteur minier africain, a été nommé Président du Conseil d’Administration de Geovic Cameroon (Geocam). Cette filiale camerounaise de la société américaine Phoenix Mining détient la responsabilité de la mise en exploitation du gisement de cobalt-nickel-manganèse de Nkamouna-Lomié, situé dans la région de l’Est du Cameroun.

Avec un potentiel estimé à 68,13 millions de tonnes de minerais, ce site pourrait faire du Cameroun un acteur clé sur les marchés mondiaux du cobalt, du nickel et du manganèse. Sam Jonah succède au Canadien Serin Christopher, qui occupait cette fonction depuis 2014 et qui avait conduit la société pendant sa phase de veille et de restructuration. Cette nouvelle nomination intervient après une série de mesures visant à recapitaliser Geocam et à assurer la viabilité à long terme du projet.

Le gisement de Nkamouna est détenu à 60,5 % par Geovic Ltd, une société internationale apportant une expertise technique majeure, à 20 % par la Société Nationale des Investissements (SNI) du Cameroun, et à 19,5 % par des actionnaires locaux. La mine a fait l’objet d’une recapitalisation de 42,5 milliards de Fcfa (environ 70 millions de dollars), une opération qui vise à relancer les activités d’exploitation après plusieurs années de retards.

En mai 2023, les actionnaires ont précisé que cette recapitalisation était essentielle pour la restructuration de Geocam, notamment à travers des audits internes et l’assainissement des comptes. Cette étape est indispensable pour garantir la pérennité du projet et maximiser ses retombées économiques, tant pour le Cameroun que pour les investisseurs. Outre les recettes fiscales, le projet est attendu pour générer de nombreux emplois et soutenir le développement d’infrastructures locales.

Sam Jonah n’est pas un inconnu dans le monde minier. Né en 1949 au Ghana, il a gravi les échelons d’Ashanti Goldfields Corporation jusqu’à devenir son PDG, transformant l’entreprise en une des plus grandes compagnies minières d’Afrique. Par la suite, il a présidé AngloGold Ashanti et fondé Jonah Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans les ressources naturelles. Avec une expérience de plus de 40 ans dans le secteur, il est perçu comme l’homme de la situation pour redresser Geovic Cameroon et mener à bien ce projet complexe.

L’exploitation de Nkamouna nécessitera une attention particulière aux enjeux environnementaux et sociaux, deux domaines dans lesquels Sam Jonah s’est illustré tout au long de sa carrière. Sa vision du développement durable sera cruciale pour garantir que l’exploitation du site profite aux communautés locales tout en minimisant les impacts environnementaux.

Malgré ces perspectives encourageantes, le projet d’exploitation de Nkamouna reste confronté à plusieurs défis. Prévu initialement pour démarrer en 2024, il a déjà été retardé à plusieurs reprises en raison de difficultés financières et techniques. De plus, la récente baisse des cours des métaux sur les marchés internationaux pourrait peser sur la rentabilité du projet.

Les analystes du secteur estiment que cette conjoncture économique pourrait forcer une nouvelle réévaluation des délais de lancement. En effet, la viabilité économique du projet dépend largement de l’évolution des prix du cobalt, du nickel et du manganèse sur les marchés mondiaux.

Bien que le contexte international incertain puisse contraindre les autorités camerounaises à revoir leur calendrier, elles restent optimistes quant aux perspectives à long terme du projet. La mine de Nkamouna, avec une production annuelle estimée à 13,5 tonnes de cobalt, 3,3 tonnes de nickel et 62 800 tonnes de manganèse, pourrait jouer un rôle déterminant dans l’économie camerounaise.

Avec la nomination de Sam Jonah à la tête de Geocam, le projet bénéficie désormais de l’expertise d’un des plus grands noms de l’industrie minière africaine. Reste à voir si les défis économiques actuels permettront de concrétiser cette vision prometteuse pour le Cameroun et ses partenaires internationaux.

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