Lors du lancement de la campagne cacaoyère 2024-2025, le Cameroun se distingue par des prix d’achat qui atteignent 3500 à 3650 FCFA le kilogramme, bien au-delà de ceux en Côte d’Ivoire et au Ghana, offrant ainsi une opportunité sans précédent aux cultivateurs.
Depuis le début de la campagne cacaoyère 2024-2025, le Cameroun a observé une augmentation significative des prix d’achat aux producteurs. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a annoncé que les prix oscillent entre 3500 et 3650 FCFA le kilogramme, représentant un doublement par rapport à la même période l’année précédente. En 2023, les prix ne dépassaient pas 1800 FCFA, selon le Système d’information des filières (SIF).
Ce bond des prix place le Cameroun en position avantageuse par rapport à ses concurrents régionaux. En Côte d’Ivoire, le prix fixé par l’État a été relevé de 20 %, atteignant 1800 FCFA, tandis qu’au Ghana, une augmentation de 45 % a permis d’établir le prix à 1823 FCFA. Ainsi, les producteurs camerounais bénéficient de rémunérations presque deux fois plus élevées que celles de leurs homologues ivoiriens et ghanéens.
L’écart de prix s’explique en partie par la libéralisation du marché cacaoyer au Cameroun, instaurée à la fin des années 90. Contrairement à la Côte d’Ivoire et au Ghana, où les prix sont fixés par l’État, les producteurs camerounais jouissent d’une liberté totale pour négocier leurs prix. Cela leur permet de s’adapter aux fluctuations du marché mondial, maximisant ainsi leurs profits.
Les producteurs camerounais bénéficient également des ventes groupées, où la stratégie des enchères entre acheteurs améliore leurs capacités de négociation. Le SIF, en fournissant des informations en temps réel sur les prix FOB et CAF, renforce la position des coopératives. Cette transparence favorise une meilleure rémunération pour les producteurs, en comparaison avec la Côte d’Ivoire, où de nombreux intermédiaires diluent les marges.
Cette hausse des prix ne profite pas uniquement aux producteurs, mais a également des implications positives pour les économies locales. Les agriculteurs peuvent investir davantage dans leurs exploitations, améliorant ainsi la qualité de la production. De plus, une augmentation des revenus peut contribuer à renforcer la résilience économique des communautés rurales, souvent vulnérables face aux aléas climatiques et économiques.
Avec des prix d’achat nettement supérieurs, le Cameroun positionne ses producteurs de cacao comme des acteurs clés sur le marché mondial. Cette dynamique pourrait transformer le paysage cacaoyer en Afrique de l’Ouest, offrant un modèle à suivre pour d’autres pays producteurs. La campagne 2024-2025 pourrait bien être un tournant décisif pour l’avenir du cacao camerounais.