Dans le cadre de son Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique, le Cameroun projette d’augmenter sa production de poissons de 225 000 tonnes en 2024 à 600 000 tonnes en 2027. Ce projet ambitieux s’accompagne de réformes structurelles pour renforcer la filière.
Le gouvernement camerounais, à travers le ministère des Finances, a annoncé un plan ambitieux visant à accroître la production halieutique nationale. D’ici 2027, le pays espère atteindre une production de 600 000 tonnes de poissons, soit une augmentation de 166,67 % par rapport à la production prévue pour 2024, qui s’élève à 225 000 tonnes.
Pour soutenir cet objectif, un budget de 680 milliards de FCFA a été alloué au Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) pour la période 2024-2026. Ce plan vise à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires, qui représentent une part importante du déficit de la balance commerciale. Les produits ciblés incluent le riz, le maïs, le blé, l’huile de palme, ainsi que le poisson.
Malgré ces initiatives, le Cameroun est confronté à un défi majeur. En 2023, la production halieutique s’est élevée à 230 000 tonnes, marquant une légère baisse de 1 % par rapport à 2022. La demande nationale, quant à elle, est estimée à 500 000 tonnes par an, laissant un déficit de 270 000 tonnes que le pays tente de combler par des importations.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures, incluant l’aménagement de bassins de production maritime et continentale. Par ailleurs, il prévoit un soutien à l’installation des acteurs de la pêche et de l’aquaculture, afin de dynamiser la filière.
En 2023, le Cameroun a importé 234 572 tonnes de poissons, pour un coût de 182,5 milliards de FCFA. Bien que ces chiffres représentent une diminution par rapport à l’année précédente — 7 226 tonnes de moins en volume et 20 milliards de FCFA en valeur —, la tendance reste préoccupante face à un besoin croissant sur le marché local.
Les autorités camerounaises demeurent optimistes quant à la réalisation de leurs objectifs, même si des défis subsistent. La mise en œuvre efficace des mesures du Piisah sera cruciale pour garantir que le pays atteigne sa cible de 600 000 tonnes de poissons d’ici 2027, permettant ainsi de répondre aux besoins alimentaires croissants de sa population et de renforcer la sécurité alimentaire nationale.
La route vers une autonomie halieutique s’annonce donc semée d’embûches, mais avec des engagements solides, le Cameroun espère inverser la tendance des importations et construire un secteur de la pêche durable et prospère.