Malgré une hausse projetée de près de 200 milliards de Fcfa, le Cameroun maintient un ratio de soutenabilité de la masse salariale conforme aux normes de la zone Cemac, selon le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme.
Le Cameroun s’apprête à augmenter sa masse salariale de manière significative, avec une prévision de 1 663,4 milliards de Fcfa pour l’année 2025. Cette hausse de 175,6 milliards de Fcfa par rapport aux 1 487,8 milliards de Fcfa de 2024 représente une augmentation de 11,6 %. Malgré cette envolée des dépenses de personnel, le ratio de soutenabilité, fixé à 35 % par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), devrait être respecté, se chiffrant à 34,6 % en tenant compte des recettes fiscales projetées à 4 410,7 milliards de Fcfa.
Pour 2024, le ratio de soutenabilité s’établit à 37,2 %, ce qui souligne une tension budgétaire alors que les prévisions de recettes fiscales s’établissent à 3 998,7 milliards de Fcfa. Ce contexte financier est aggravé par une dette salariale de 303,3 milliards de Fcfa, accumulée entre 2000 et 2019, que le gouvernement entend réduire.
Louis Paul Motaze, ministre des Finances, a annoncé qu’une enveloppe de 110 milliards de Fcfa serait affectée au remboursement de cette dette, comprenant les arriérés dus aux enseignants. En parallèle, 63 milliards de Fcfa sont alloués à la gestion des nouvelles recrues dans la fonction publique. Actuellement, l’effectif des fonctionnaires s’élève à 411 749, et bien que le recrutement soit limité à 6 000 agents en 2025 — dont 3 000 instituteurs — la demande reste élevée avec 31 000 postes identifiés.
Les raisons de cette limitation, selon le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, incluent la nécessité de rationaliser les postes de travail et les contraintes budgétaires. Pour les années à venir, le gouvernement prévoit une augmentation continue de la masse salariale, atteignant 1 726,8 milliards de Fcfa en 2026 et 1 815,6 milliards de Fcfa en 2027.
Cette situation met en lumière les défis budgétaires auxquels fait face le Cameroun, alors que le gouvernement tente de concilier ses engagements financiers envers les fonctionnaires et la nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources publiques. Les attentes de la population en matière d’emploi dans la fonction publique demeurent élevées, tandis que les autorités doivent naviguer dans un environnement économique complexe.