Du 15 au 18 octobre 2024, Yaoundé accueille la troisième session conjointe du Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et Experts, axée sur la mise en œuvre de solutions innovantes pour diversifier les économies de l’Afrique Centrale et de l’Est, encore dépendantes des matières premières.
La ville de Yaoundé est le théâtre d’un événement majeur qui pourrait redéfinir le paysage économique de l’Afrique Centrale et de l’Est. La troisième session conjointe du Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et Experts de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a ouvert ses portes le 15 octobre 2024, rassemblant des responsables politiques, des chercheurs et des acteurs du développement. Le thème de cette rencontre, « Mise en œuvre rapide des solutions recherche et d’innovation pour accélérer la diversification économique », souligne l’urgence d’agir face aux défis économiques pressants de la région.
Les discours d’ouverture ont mis en lumière la vulnérabilité des économies d’Afrique Centrale et de l’Est, largement tributaires des fluctuations des prix des matières premières. Ces pays font face à une grande instabilité macro-économique, ce qui nécessite des stratégies robustes pour renforcer leur résilience. Jean Luc MASTAKI, Directeur du Bureau Sous-régional Afrique Centrale de la CEA, a rappelé l’importance d’ajouter de la valeur aux produits de base par une industrialisation locale. Selon lui, l’innovation et la recherche doivent jouer un rôle central dans cette transformation.
Alamine OUSMANE MEY, Ministre de l’Économie, a souligné les défis que représente l’intégration de la recherche et de l’innovation dans les stratégies de développement économique des pays de la région. Actuellement, les investissements dans la recherche et le développement (R&D) sont alarmantement bas, représentant moins de 0,5% du PIB des États de l’Afrique Centrale et de l’Est. Cette situation met en évidence le besoin urgent d’un écosystème favorable à l’innovation, capable de répondre aux défis contemporains tels que l’économie bleue et verte.
Le Ministre a appelé à une coopération renforcée entre les États africains pour favoriser un cadre propice à l’innovation et à la diversification économique. Cette initiative vise à transformer les économies locales et à stimuler le commerce intra-régional, qui demeure encore faible. Le Cameroun, en particulier, a présenté ses ambitions et avancées en matière de recherche et d’innovation, se positionnant comme un potentiel leader en transformation industrielle en Afrique Centrale.
Le Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et Experts, qui supervise les activités des Bureaux sous-régionaux de la CEA, constitue un forum crucial pour discuter des enjeux économiques et sociaux de la région. Les délégués des États, des Communautés Économiques Régionales, de la Commission de l’Union Africaine, ainsi que des partenaires techniques et financiers, se réunissent pour définir des stratégies communes. Ce dialogue vise à identifier des solutions concrètes pour surmonter les défis en matière de recherche et d’innovation.
Alors que les travaux de Yaoundé se poursuivent, l’espoir d’une diversification économique plus solide pour l’Afrique Centrale et de l’Est se dessine. En misant sur la recherche et l’innovation, ces régions pourraient non seulement accroître leur résilience face aux crises externes, mais aussi ouvrir la voie à un développement durable et inclusif. Les échanges et réflexions de cette session pourraient bien marquer un tournant décisif pour les économies africaines, leur permettant d’envisager un avenir moins dépendant des matières premières et plus ancré dans l’innovation.