Nicolas Sarkozy – Loin du Cameroun, mais déjà persona non grata

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Le plaidoyer mené auprès des autorités camerounaises par le cabinet Intermède, trouve son essence dans un conflit qui oppose ce dernier aux autorités françaises depuis 2018, a-t-on appris au cours d’une conférence de presse tenue le 30 septembre 2024 à Douala.

Si dans la rue les commentaires passionnés vont bon train, aucune date officielle n’a jusqu’ici été arrêtée par les autorités camerounaises pour la venue au Cameroun de Nicolas Sarkozy. En effet l’idée de voir l’ex-président de la République française reconverti en avocat d’affaires, fouler le sol camerounais fait grincer les dents tant au niveau de l’opinion publique qu’au niveau du cabinet d’affaires et de lobbying Intermède. Le 30 septembre 2024 à Douala, Christian Ngnize, Directeur général du cabinet Intermède a au cours d’une conférence de presse, appelé les autorités du Cameroun à barrer la voie à la future mission économique de l’avocat d’affaires Nicolas Sarkozy ; du moins si ladite mission venait à se concrétiser.

D’ailleurs pour marquer ce refus, le 2 septembre 2024, le Directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo avait été saisi par le cabinet Intermède qui marquait farouchement son opposition à faire délivrer des visas d’entrée au Cameroun, à celui-là qui est poursuivi devant les tribunaux de son pays, notamment sur le financement de sa campagne de 2007 par le défunt président libyen Mouammar Kadhafi.

S’il est clairement établi que courant 2018, l’Ambassade de France au Cameroun via ses services consulaires avait rejeté les demandes de visas des responsables du cabinet de lobbying et de relations publiques Intermède, qui devait participer au séminaire-atelier organisé en faveur de la diaspora camerounaise. Et que malgré plusieurs relances entreprises par l’ambassade du Cameroun en France (courriers des 15,16, 17 et 18 Mai 2018). Rien n’avait convaincu les autorités françaises à délivrer les visas d’entrée sur leur sol aux membres de ce cabinet de lobbying.

Tout en assurant que dans les jours à venir, l’opinion en saura un peu plus sur les stratégies que mettra en œuvre le cabinet Intermède pour interdire la mission de Nicolas Sarkozy et sa suite au Cameroun. Christian Ngnize, Directeur général du cabinet Intermède s’indigne face au préjudice que son équipe a subi de la part des autorités françaises en 2018. Et de poursuivre, « Nous ne pouvons pas accepter qu’après 60 ans d’indépendance, que le Cameroun soit marginalisé à ce point ».

Bien qu’en 2024, les investissements de la France au Cameroun se chiffrent à 1,33 milliard d’euros, soit environ 874,3 milliards de FCFA (investissements AFD). Le courrier sous fond de plaidoyer transmis au Directeur du cabinet civil, avec ampliations au Secrétariat général à la présidence de la République, et à l’ambassade de France au Cameroun soutient mordicus, « Au nom de la souveraineté nationale qui appartient au peuple Camerounais qui l’exerce par l’intermédiaire du Président de la République son Excellence Paul Biya et des membres du parlement, soit par la voie du référendum, nous vous prions d’instruire son excellence Monsieur l’Ambassadeur du Cameroun à Paris de ne point délivrer de visas à l’ex- président français Nicolas Sarkozy et à sa suite ».

Si le cabinet Intermède réfute la thèse d’une quelconque vengeance. Rappelons que la venue prochaine l’ex président français avait longuement été relayée par les médias locaux camerounais. Cette visite purement économique avait été obtenue dans les méandres des jeux olympiques de Paris. Ces jeux avaient vu la présence du Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya au premier rang de la cérémonie d’ouverture, sur invitation de l’actuel dirigeant français, Emmanuel Macron.

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