Durant l’année en cours, l’Agence Française de Développement dispose d’un portefeuille de 1,33 milliard d’euros au Cameroun, couvrant 65 projets dans divers secteurs. Près de 48 % de ce montant, soit 633 millions d’euros, est dédié aux infrastructures et au développement urbain, tandis que la santé représente 12 % avec un financement de 165 millions d’euros. L’AFD utilise plusieurs outils de financement, incluant garanties, subventions pour ONG, C2D, et prêts aux entreprises et collectivités, afin de soutenir le développement, notamment dans le secteur de la santé.
En 2024, le portefeuille total de l’AFD au Cameroun atteint 1,33 milliard d’euros, soit environ 874,3 milliards de FCFA. Parmi cette somme, le secteur de la santé bénéficie d’un investissement significatif de 165 millions d’euros, représentant 12 % du budget global. Ces fonds, notamment issus du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) et de divers mécanismes de financement, visent à améliorer la qualité des soins et à renforcer les infrastructures sanitaires.
Un soutien essentiel aux populations vulnérables
L’AFD met l’accent sur l’accès aux soins pour les populations vulnérables, souvent éloignées des services de santé. « Les projets financés permettent d’atteindre des populations vulnérables tout en renforçant le système communautaire de santé », a déclaré Anaëlle Roucou, attachée de coopération à l’ambassade de France au Cameroun. Cette approche vise à intégrer les acteurs locaux dans le processus de développement, rendant ainsi les initiatives plus efficaces et adaptées aux besoins spécifiques des communautés.
L’inclusion des Organisations de la Société Civile
Dans un tournant stratégique, l’AFD a élargi son mécanisme de financement pour inclure directement les OSC locales. Auparavant, seuls les organismes de droit français pouvaient accéder à ces fonds. « Ce changement permet aux OSC locales de jouer un rôle central dans la mise en œuvre des projets, profitant de leur connaissance du terrain », précise Chrystelle Tapouh, responsable du Pôle développement humain et gouvernance au sein de l’AFD au Cameroun.
Cette initiative est conforme à la loi française sur le développement solidaire, adoptée en 2021, qui encourage l’autonomisation des OSC locales. Les OSC doivent prouver leur capacité à gérer les financements et à fournir des rapports réguliers, ce qui vise à garantir une mise en œuvre efficace et transparente des projets.
Un appel à projets ambitieux
En 2023, l’AFD a lancé un appel à manifestation d’intérêt, attirant 147 projets d’OSC, dont le montant doit être supérieur à 500 000 euros (environ 328 millions de FCFA). L’agence peut financer jusqu’à 90 % du budget, particulièrement pour les organisations ayant déjà reçu des financements. Cela constitue une opportunité majeure pour les OSC locales de participer activement au développement de leur secteur de santé.
Suivi et évaluation sur le terrain
Le suivi des projets est essentiel pour garantir leur succès. Anaëlle Roucou a expliqué que l’AFD effectue régulièrement des visites de terrain pour évaluer les avancées. « Même si certains projets sont éloignés, nous nous efforçons d’y aller aussi souvent que possible », a-t-elle affirmé. En cas d’impossibilité, l’agence collabore avec des partenaires locaux pour obtenir des informations fiables et actualisées.
Vers une coopération renforcée
Cette dynamique vise à renforcer la coopération entre acteurs locaux et internationaux. L’AFD cherche à valoriser l’expertise des OSC locales pour assurer une mise en œuvre plus efficace des projets. « Les OSC locales ont développé toutes les capacités nécessaires, donc pourquoi ne pas leur donner une chance d’accéder aux financements ? », interroge Chrystelle Tapouh.
L’ouverture des financements aux OSC locales marque un changement significatif dans la coopération internationale. En plaçant les acteurs locaux au cœur des projets de développement, l’AFD cherche à établir des partenariats durables et à améliorer significativement le secteur de la santé au Cameroun.
Cet engagement de l’AFD illustre une volonté de transformation profonde du système de santé camerounais, en renforçant non seulement les infrastructures mais aussi la capacité des acteurs locaux à répondre aux besoins des populations.
