Dans un contexte marqué par une forte demande en liquidités, l’institut d’émission des six pays de la sous-région Afrique centrale a porté son offre à 260 milliards de fcfa, une proposition faite le 24 septembre 2024.
Montant record depuis la reprise des opérations d’injection de liquidités dans le circuit bancaire de la Cemac, cette offre n’a pas pu satisfaire la demande des banques évaluée à 457 milliards de FCFA pour un taux de souscription de 175,7%. En effet, après avoir soumis une offre de 200 milliards de Fcfa le 17 septembre 2024, la Banque des Etats de l’Afrique centrale s’est vue pratiquement contrainte, à augmenter sa proposition, soit 60 milliards de Fcfa de plus. L’offre du 17 septembre dernier n’ayant pas satisfait les besoins de 500 milliards de Fcfa exprimés par les banques.
Dans le même ton, il convient de préciser que la Beac avait indiqué il y’a peu, qu’elle pouvait porter l’offre jusqu’à 500 milliards de Fcfa. Cette action s’inscrit dans le cadre de la riposte post Covid19. Au moment où le taux d’inflation est passé à 4,2% en 2024 contre 5,6% en 2023, tout en restant au-dessus du seuil de tolérance de 3% fixé par la Cemac. La Beac poursuit sa politique d’austérité qui alterne entre injection de liquidités et reprise de celles-ci auprès des banques. Au sortie de la 3ème session de son Comité de politique monétaire, tenue le 23 septembre 2024 à Yaoundé, l’institution a maintenu inchangés ses principaux taux directeurs. Ces taux, faut signaler, avaient été progressivement relevés à fin 2021 pour freiner l’accès des banques au refinancement. Conséquence, les conditions de crédit sur le marché financier avaient été durcies, la Beac expliquant qu’il s’agissait non seulement de réduire la liquidité bancaire, mais aussi de contenir l’inflation d’origine monétaire estimée à 20%.
Bien que la Beac ait légèrement assoupli sa politique monétaire restrictive, en reprenant dès juin 2024 les opérations d’injection de liquidité suspendues depuis plus d’un an. La Beac assure que ces opérations d’injection de liquidités dans le circuit bancaire de la Cemac restent contrôlées. L’objectif étant pour la Beac, de ramener l’inflation à un niveau conforme aux normes communautaires dès 2025, si l’on se réfère aux confidences exprimées le 23 septembre 2024 par Yvon Sana Bangui, Gouverneur de l’institution bancaire.