Crise énergétique – La centrale à gaz de Kribi à l’arrêt suite aux différends financiers

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La centrale à gaz de Kribi, essentielle à la production d’électricité au Cameroun, est à l’arrêt en raison de tensions financières entre Eneo et Globeleq. Cette situation entraîne des délestages dans les grandes villes, affectant gravement la population.

Lors d’une visite sur le chantier du barrage hydroélectrique de Nachtigal le 19 septembre 2024, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a évoqué les coupures d’électricité récurrentes dans les grandes métropoles camerounaises, notamment à Yaoundé et Douala. Ces interruptions, expliquées par des contraintes de production, sont en grande partie dues à l’arrêt de la centrale à gaz de Kribi, localisée dans la région du Sud. Selon le ministre, « la centrale à gaz de Kribi est à l’arrêt en raison des différends entre Eneo et Globeleq concernant des retards dans le paiement des factures d’énergie ». Actuellement, le secteur subit une perte d’au moins 20 % de ses capacités de production, créant des désagréments notables pour les populations.

Avec une capacité de 216 MW, est un pilier du système électrique camerounais, aux côtés de la centrale à fioul lourd de Dibamba (88 MW). Ensemble, ces deux installations, dont Globeleq détient 56 % des parts contre 44 % pour l’État, représentent 20 % de l’approvisionnement électrique national. Cependant, la situation financière est préoccupante. Globeleq a révélé qu’Eneo lui devait plus de 100 milliards de FCFA en arriérés, une problématique qui avait déjà conduit à l’arrêt de ses centrales en fin d’année 2023. Bien qu’une reprise « exceptionnelle » ait eu lieu après un engagement de paiement de 30 milliards de FCFA par le gouvernement, les tensions demeurent.

Eneo, distributeur exclusif d’électricité au Cameroun, fait face à des défis financiers importants, avec une dette envers lui par des entités publiques ayant presque doublé en un an, passant de 167 milliards à 266 milliards de FCFA. Le directeur général d’Eneo, Amine Homman Ludiye, a souligné que, malgré des investissements réalisés, le facteur limitant n’est plus la production, mais plutôt le transport et la distribution, des secteurs nécessitant des investissements significatifs.

Malgré ces enjeux, le ministre Eloundou Essomba a exprimé une certaine confiance quant à l’augmentation de la production énergétique. Il a indiqué que la mise en service du troisième groupe du barrage de Nachtigal, qui injecte désormais 180 MW dans le réseau interconnecté sud, constitue un progrès. La prochaine étape sera de s’assurer de la disponibilité des infrastructures de transport pour optimiser l’évacuation de l’énergie produite.

« Nous allons inspecter le corridor des lignes de transport jusqu’à Douala pour garantir une synchronisation optimale des calendriers », a-t-il déclaré. Les efforts pour surmonter cette crise énergétique sont donc en cours, mais la situation actuelle met en lumière les défis persistants du secteur électrique camerounais.

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