Échanges commerciaux – La ZLECAF peine à booster le commerce extérieur camerounais

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Malgré l’instauration de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF), le Cameroun continue de faire face à des échanges commerciaux limités avec ses partenaires africains. Selon l’Institut National de la Statistique (INS), le volume des échanges demeure faible, soulignant des enjeux structurels à surmonter.

L’Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun a récemment publié un rapport sur le commerce extérieur, mettant en lumière les impacts encore timides de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF) sur le pays. En 2023, les échanges commerciaux du Cameroun avec le reste de l’Afrique n’ont constitué que 9,5 % des importations totales et 12,7 % des exportations, malgré une augmentation de 10,6 % des recettes d’exportation vers d’autres pays africains, atteignant 379 milliards de FCFA.

Le Tchad s’affirme comme le principal partenaire commercial africain du Cameroun, représentant 39,3 % des échanges, suivi de l’Afrique du Sud (12,6 %), du Nigeria (10,4 %) et de la République Centrafricaine (9,0 %).

L’INS identifie plusieurs facteurs pour expliquer ce manque d’essor des échanges commerciaux. D’abord, la nature des produits échangés. Les exportations vers les pays voisins se concentrent majoritairement sur des produits vivriers, souvent faiblement taxés par les douanes. Cela diminue leur attractivité pour ces instances, dont l’objectif principal est la collecte de recettes douanières. En outre, la faiblesse des statistiques douanières, considérées comme la seule source de données pour mesurer le commerce extérieur formel, accentue cette situation.

Par ailleurs, la porosité des frontières camerounaises entraîne des échanges transfrontaliers informels, qui échappent à l’enregistrement par les services douaniers. Ces échanges, bien que non quantifiés, représentent une part significative du commerce, limitant encore davantage la visibilité du volume réel des transactions.

Pour pallier ces défis, l’INS a collaboré avec la Direction Générale des Douanes pour mettre en place, depuis 2020, un dispositif permanent de collecte des échanges transfrontaliers. Ce projet vise à améliorer la couverture statistique du commerce extérieur en intégrant les données sur les échanges informels, jusqu’alors négligés.

Ainsi, bien que la ZLECAF puisse offrir de nouvelles opportunités, il est impératif pour le Cameroun d’aborder les enjeux structurels de son commerce extérieur. La mise en œuvre de mécanismes de suivi et de collecte plus robustes pourrait permettre au pays de mieux capter le potentiel de ses échanges avec le reste du continent africain.

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