Au premier semestre 2024, le Cameroun enregistre une chute significative de ses recettes pétrolières, menaçant l’objectif gouvernemental de 801 milliards de FCFA pour l’année. Les facteurs de cette contre-performance incluent la baisse des prix mondiaux et une production en déclin.
Le Cameroun fait face à une baisse préoccupante de ses recettes pétro-gazières au premier semestre 2024, suscitant des inquiétudes quant à l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement. La Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) a annoncé que, entre janvier et juin 2024, les ventes d’hydrocarbures ont rapporté 256 milliards de FCFA au Trésor public, en nette diminution par rapport aux 351 milliards de la même période en 2023. Cette chute de 95 milliards de FCFA s’explique principalement par la baisse des prix sur les marchés mondiaux, ainsi qu’une production en recul.
Durant ce semestre, le Cameroun a produit 11,104 millions de barils de pétrole, avec un volume commercialisé de 6,1 millions de barils. En matière de gaz, la production a atteint 42 491,63 millions de BTU, dont 8,512 millions de MMBTU ont été exportés. En comparaison, à la même période en 2023, le pays avait produit 11,9 millions de barils de pétrole, avec 7,01 millions de barils vendus. La production gazière s’élevait alors à 48 527,33 millions de pieds cubes.
Cette contre-performance pourrait sérieusement compromettre l’objectif de 801 milliards de FCFA de recettes pétrolières pour l’année 2024, avec seulement 33 % des prévisions atteints à mi-parcours. Plusieurs facteurs expliquent cette situation délicate, notamment l’exploitation de gisements vieillissants, une baisse des investissements, et surtout, la chute continue des prix des hydrocarbures. Depuis mars 2023, le baril de pétrole a connu une tendance baissière, atteignant récemment un niveau sous les 70 dollars pour la première fois depuis décembre 2021. Le Brent, référence mondiale, s’échangeait à 68,95 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) est tombé à 65,58 dollars, son plus bas depuis mai 2023.
Alors que les opérations en amont du secteur pétrolier peinent à se redresser, la gestion des activités en aval suscite également des inquiétudes. Le Fonds monétaire international (FMI) a multiplié les alertes concernant les subventions aux produits pétroliers raffinés, qui représentent une charge lourde pour le budget de l’État. Lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2023, le président Paul Biya a révélé que les subventions aux carburants avaient coûté 640 milliards de FCFA au pays en 2023, contre 1000 milliards en 2022, soit une réduction de 350 milliards, équivalente à 35 %.
Face à cette situation, le Cameroun doit désormais envisager des réformes profondes pour redresser son secteur pétrolier et garantir la stabilité de ses recettes publiques.