Les récentes inondations dans l’Extrême-Nord du Cameroun ont gravement affecté la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry). L’effondrement du pont sur le fleuve Danay complique davantage la situation, mettant en péril les prévisions de production de riz pour 2024.
Les inondations dévastatrices qui touchent l’Extrême-Nord du Cameroun depuis plusieurs semaines causent des dégâts considérables à la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry). Selon des sources internes à l’entreprise, les eaux ont envahi les champs, endommagé les infrastructures d’irrigation et détruit une partie significative des récoltes. L’impact sur la production nationale de riz est préoccupant, surtout pour une entreprise dont l’objectif était d’augmenter sa production annuelle de riz paddy de 90 000 tonnes en 2023 à 180 000 tonnes en 2024.
L’aggravation de la situation a été accentuée par l’effondrement du pont sur le fleuve Danay le 12 septembre dernier, un événement qui a coupé la Semry de l’accès à Yagoua, où résident de nombreux employés. Le pont, essentiel pour la mobilité du personnel et l’approvisionnement local, a provoqué des difficultés majeures, rendant les routes inaccessibles et obligeant le personnel à utiliser des pirogues pour se rendre au travail. En conséquence, tous les engins de la Semry, incluant le matériel roulant, de production et de transformation, sont désormais immobilisés.
La direction météorologique nationale prévoit une pluviométrie excédentaire pour la période d’août à octobre, estimant des cumuls saisonniers 125% au-dessus de la normale. Cette prévision laisse craindre une aggravation de la situation. L’impact des inondations sur les activités de la Semry est déjà lourd ; les plantations sont ravagées et les pertes sont difficiles à quantifier à ce stade. Les répercussions économiques pourraient être sévères pour les producteurs de riz dépendants de l’entreprise.
La Semry n’est pas étrangère à ces catastrophes ; en 2022, des pluies diluviennes avaient détruit plus de 530 hectares de rizières, entraînant une baisse de 10,2% de la production. L’année 2022 avait été marquée comme une référence en matière d’inondations dans la vallée du Logone par la direction de la protection civile. Avec la répétition de ces événements extrêmes, la capacité de la Semry à atteindre ses objectifs de production pour 2024 reste fortement menacée.