Compétitivité des filières agricoles – L’exportation d’ananas du Cameroun stagne malgré des opportunités en occident

L’exportation d’ananas du Cameroun stagne malgré des opportunités en occident
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Malgré l’intérêt des marchés européens, notamment français, et des ouvertures aux États-Unis, le Cameroun reste un acteur mineur sur le marché mondial de l’ananas. Avec des parts de marché stagnantes et une baisse dans le classement des exportateurs mondiaux, le pays peine à se positionner face à ses concurrents africains comme la Côte d’Ivoire. 

En 2023, les pays de l’Union européenne (UE) ont continué à dominer le marché d’exportation de l’ananas camerounais. En effet, la France, la Belgique et l’Italie sont les trois principaux importateurs de ce fruit en provenance du Cameroun, avec la France en tête représentant 59 % des exportations, suivie de la Belgique avec 32 %, et de l’Italie avec 4,7 %. Les États-Unis, bien qu’ils ne soient pas encore un marché majeur, représentent une opportunité prometteuse, avec 32,2 % de la demande mondiale d’ananas frais.

Cependant, malgré cet intérêt des marchés européens et américains, le Cameroun reste un exportateur marginal sur le plan international. D’après le rapport sur la compétitivité de l’économie camerounaise publié par le Comité de compétitivité, une structure du ministère de l’Économie, le pays a perdu une place en 2023 et se classe désormais 37e parmi les exportateurs mondiaux d’ananas frais. Il est devancé par plusieurs concurrents africains, dont la Côte d’Ivoire, qui occupe le 19e rang avec 0,4 % de parts de marché.

Sur la période 2019-2023, les parts de marché du Cameroun sont restées stables, mais faibles, à environ 0,1 %. En 2023, malgré une hausse de 7,3 % de la demande mondiale d’ananas, les performances du Cameroun n’ont pas connu de réelle progression. Cette situation est due, entre autres, à des rendements de production faibles et à des superficies exploitées insuffisantes comparées à celles d’autres pays producteurs.

Selon le Comité de compétitivité, la productivité des cultures d’ananas au Cameroun est deux fois moindre que celle du Costa Rica, le leader mondial de l’exportation d’ananas, qui détient 49,2 % du marché en 2023. En comparaison, le Cameroun se contente de parts de marché stagnantes, loin derrière les géants tels que les Philippines, deuxième plus grand exportateur avec 14,8 % de parts.

Le rapport souligne que les faibles rendements camerounais sont l’une des principales raisons de cette stagnation. Malgré une demande mondiale importante pour ce fruit, le Cameroun ne parvient pas à en tirer parti pleinement. La comparaison avec la Côte d’Ivoire, autre grand exportateur africain, met en évidence des écarts notables en termes de compétitivité. La Côte d’Ivoire, avec des rendements et des infrastructures mieux organisées, est parvenue à se hisser dans le top 20 des exportateurs mondiaux, tandis que le Cameroun continue de lutter pour améliorer ses performances.

Ainsi, malgré les débouchés sur les marchés européens et américains, l’ananas camerounais peine à se faire une place sur la scène internationale, miné par des obstacles structurels et une faible productivité. Des efforts soutenus dans l’amélioration des rendements et des superficies cultivées seraient nécessaires pour permettre au pays de répondre aux attentes croissantes des marchés et de renforcer sa position dans la chaîne mondiale de valeur de l’ananas.

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