Dans le cadre du programme « De la ferme camerounaise à la table chinoise », le Cameroun souhaite promouvoir ses produits agricoles, en particulier les épices, sur le marché chinois. Le ministère du Commerce a annoncé une collaboration stratégique avec le Centre international d’exposition et de commerce des produits agricoles de Qingdao, en Chine, pour faciliter cette initiative. Ce partenariat marque une nouvelle étape dans la diversification des exportations camerounaises.
Le 9 septembre 2024, le ministère du Commerce du Cameroun a annoncé un partenariat stratégique avec le Centre international d’exposition et de commerce des produits agricoles de l’Organisation de coopération de Shanghai, situé dans la ville portuaire de Qingdao, en Chine. Cette collaboration vise à accroître la visibilité des produits agricoles camerounais sur le marché chinois en pleine expansion, dans le cadre du programme ambitieux « De la ferme camerounaise à la table chinoise ».
L’objectif de ce programme est de promouvoir le label « Made in Cameroon » à l’international, tout en stimulant les exportations agricoles du pays. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale du gouvernement camerounais qui cherche à diversifier ses exportations, jusqu’ici largement dominées par les produits du secteur primaire, comme le pétrole et le gaz naturel.
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a récemment visité le Centre de Qingdao, reconnu comme un hub clé du commerce agricole en Asie. À l’issue de cette visite, il a déclaré : « Ce programme incarne parfaitement la vision du président de la République, qui encourage l’ouverture de nouveaux marchés pour nos produits agricoles de qualité. Il s’agit d’une opportunité exceptionnelle pour nos agriculteurs de conquérir le vaste marché chinois. »
Piment et poivre au cœur de la stratégie
Le poivre et le piment, deux des épices phares du Cameroun, seront les premiers produits agricoles à bénéficier de ce partenariat. Ces épices sont réputées pour leur saveur unique et leur qualité, qui suscitent déjà un intérêt croissant en Chine. « Ces épices incarnent la richesse et la diversité de notre terroir. Leur popularité croissante en Chine ouvre des perspectives extrêmement prometteuses pour nos producteurs », a souligné le ministre.
Cependant, cette collaboration va au-delà de la simple exportation de matières premières. L’ambition est de créer une véritable chaîne de valeur, intégrant à la fois la transformation des produits et leur commercialisation. Cette approche, selon le ministre, vise à garantir que les produits agricoles camerounais arrivent sur les tables chinoises sous leur meilleure forme, tout en offrant de nouvelles opportunités économiques pour les agriculteurs locaux.
Un marché chinois en pleine croissance
La Chine est déjà un partenaire commercial majeur pour le Cameroun. En 2023, le pays était le deuxième marché asiatique en termes d’exportations camerounaises, derrière l’Inde. Selon un rapport publié par l’Institut national de la statistique (INS) en juin 2024, le Cameroun a exporté vers la Chine 936,1 mille tonnes de marchandises, pour une valeur de 231,9 milliards de FCFA, soit une augmentation de 33,9 % par rapport à l’année précédente.
Toutefois, les exportations camerounaises vers la Chine sont encore largement dominées par des produits du secteur primaire. En 2023, les exportations étaient composées à plus de 97,3 % de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié. Le bois, le coton et d’autres matières premières complètent ce tableau.
C’est dans ce contexte que la diversification des exportations agricoles, en particulier via des produits transformés, est devenue une priorité pour le gouvernement camerounais. Le succès de l’initiative actuelle pourrait ouvrir la voie à l’exportation d’autres produits agricoles tels que le cacao, le café, et la banane, qui sont également des piliers de l’agriculture camerounaise.
En s’alliant au Centre de Qingdao, le Cameroun espère ainsi consolider sa place sur le marché chinois, tout en favorisant le développement de nouvelles filières agricoles, créatrices d’emplois et de valeur ajoutée pour l’économie nationale.