Marème Mbaye Ndiaye a été désignée pour mener à bien cette opération.
La dissolution de la Société Générale Afrique Centrale et de l’Est (SGACE) était déjà anticipée, mais il manquait une décision officielle. C’est désormais chose faite : Société Générale SA, unique actionnaire de la SGACE, a acté la dissolution à compter du 8 août 2024. Créée en 2018 avec un capital de 100 millions de FCFA, la SGACE avait pour mission de coordonner les activités des filiales du groupe au Cameroun, au Tchad, au Congo, en Guinée équatoriale, au Mozambique et à Madagascar. Cependant, après six années d’opérations, l’entité ferme ses portes.
Depuis 2021, la SGACE était dirigée par Marème Mbaye Ndiaye, ancienne Directrice générale de Société Générale Cameroun. Elle a été désignée mandataire pour superviser la dissolution, dont le siège social est fixé à Douala-Bonanjo.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie du Groupe Société Générale de recentrer ses ressources sur des marchés où il peut se hisser parmi les leaders bancaires. Bien que l’Afrique soit souvent perçue comme un marché à fort potentiel, les résultats obtenus par la banque française n’ont pas répondu aux attentes. Le groupe cherche donc à « redresser sa rentabilité » en se concentrant sur des marchés plus prometteurs.
Marème Mbaye Ndiaye, qui est en charge de la dissolution, possède une vaste expérience de 20 ans dans le secteur financier, notamment au sein du groupe Ecobank. Avant de rejoindre Société Générale, elle avait occupé plusieurs postes de direction chez Ecobank, notamment Directrice générale au Sénégal, en Gambie et au Rwanda. En décembre 2018, elle a intégré Société Générale en tant que Directrice générale de Société Générale Cameroun, avant d’être promue Directrice régionale pour l’Afrique Centrale et de l’Est en 2021. Sur le plan académique, elle est diplômée d’un Master en Management et Économie Financière de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) de Montréal, Canada.
Cession des filiales dans plusieurs pays
Le Cameroun, considéré comme le marché le plus important de la région, est en phase de négociation pour la reprise de sa filiale. Le cabinet franco-allemand Lazard a été mandaté pour superviser ce processus. Dans d’autres pays, comme le Congo, le Tchad et le Mozambique, les filiales ont déjà été cédées, tandis que les démarches sont en cours en Guinée Équatoriale.
Le retrait de Société Générale de plusieurs pays africains s’explique par divers facteurs. Selon des experts, bien que ces filiales puissent être rentables, leur poids reste faible au sein du groupe. De plus, le durcissement des régulations par la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) et la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac), notamment en matière de rapatriement des excédents de trésorerie, ainsi que la montée des banques panafricaines, qui offrent des services mieux adaptés au marché africain, ont également contribué à cette décision.
Ainsi, la fermeture de la SGACE marque une nouvelle étape dans la réorganisation des activités de Société Générale en Afrique, avec un recentrage sur des marchés jugés plus stratégiques pour le groupe.