Santé – Faut-il adopter une loi sur la Couverture santé universelle au Cameroun?

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Lancée en avril 2023 notamment la 1ère phase et confrontée à des défis financiers, la Couverture santé universelle poursuit son chemin malgré les questionnements permanents des acteurs de la place publique camerounaise.

Si Dr Albert Ze évoquait les 4 préalables à mettre en œuvre pour mieux implémenter la Couverture santé universelle au Cameroun, singulièrement un système de santé solide, efficace et bien géré ; des médicaments, des équipements en abondance et disponibles pour une bonne maîtrise des coûts des soins de santé; puis un personnel de santé en nombre suffisant, bien formé et motivé. À l’orée de l’accomplissement de ces préalables, Anicet André Mintop, le coordonnateur national de la CSU souligne l’impératif de la mise en place d’un encadrement juridique, car sans ce cadre, il devient questionnable de demander de l’argent à des tiers. Dans la sixième édition des « Cahiers économiques du Cameroun » publiée par la Banque Mondiale, celle-ci relevait que, « Au Cameroun, les indicateurs de santé ne se sont pas améliorés de manière significative au cours des 20 dernières années et l’espérance de vie des Camerounais a même diminué… La population assume en grande partie le fardeau financier que représentent les dépenses de santé et les ressources publiques affectées à la santé sont inadéquates et mal réparties ».

Pour contrer cette assertion de la Banque Mondiale, Anicet André Mintop souligne tout de même que, la CSU ne peut pas être supportée uniquement par le budget de l’Etat, il faudrait qu’il y ait une loi qui permette à ce que les citoyens puissent contribuer. Précisons que, la CSU bénéficie d’un financement de 95 milliards de Fcfa et est destinée aux femmes enceintes et aux enfants de 0 à 5 ans. À date, elle affiche un bilan de 140 416 accouchements réalisés; le coût d’hémodialyse est passé de 10 000 Fcfa pour deux séances hebdomadaires par patient à 15 000 Fcfa par an dans les 12 centres de dialyse. Bien que les coordonnateurs de la CSU s’accordent à dire que cela constitue déjà un franc succès, la question de l’apport financier des patients semble diviser.

À côté de la Banque mondiale qui, dans ses cahiers économiques, invite le Cameroun à favoriser l’accès des populations les plus démunies aux services de santé s’il veut s’engager sur la voie d’une croissance durable.

Des responsables au ministère de la santé publique assurent que, l’adoption d’une loi sur la Couverture santé universelle permettra de régler le problème de financement supporté par le budget du ministère de la Santé publique et des partenaires financiers. Plus loin, « La loi est importante pour qu’un certain nombre de choses puissent avancer. Elle va nous permettre d’être plus efficace. Aujourd’hui par exemple, on demande qu’il faut augmenter le panier des soins mais on est limité parce qu’on fait avec les ressources que nous avons. Si on avait les financements, on aurait couvert un certain nombre de soins encore plus importants », commentent les sources indiquées plus haut. D’ailleurs, il nous est revenu qu’une loi a déjà été élaborée, envoyée à la hiérarchie pour examen puis adoption et promulgation.Pour rappel, la loi de finances rectificative 2024 n’alloue que 257,7 milliards de Fcfa au ministère de la Santé publique, soit 3,6% du budget du gouvernement revu à 7212,5 milliards de Fcfa. Ce qui est encore loin du quota de 15 % fixé par la Déclaration d’Abuja de 2001.

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