Affaire Glencore – Les coupables face au Tribunal de Westminster le 10 septembre 2024 à Londres

Partager...

Cela fait suite à la traduction le 10 septembre prochain des dirigeants et employés de la Société Glencore devant le Tribunal de Westminster à Londres si l’on se réfère à un communiqué daté du 02 août 2024 et signé de l’ADG de la SNH, Adolphe Moudiki.

C’est un nouveau tournant que prend le dossier Glencore, au moment où l’ancien bâtonnier Akere Muna n’a cessé d’interpeller les autorités camerounaises afin que la vérité soit établie ; allant jusqu’à déposer plusieurs plaintes tant auprès de la justice camerounaise qu’auprès des juridictions internationales. En effet, dans le communiqué portant l’estampille de la société nationale des hydrocarbures, l’on lit clairement que, « les auteurs d’actes de corruption commis au détriment de la SNH ont été identifiés » et comparaîtront devant le Tribunal mentionné plus haut. Parmi ces responsables identifiés, il y’a le milliardaire Alex Beard, ancien responsable pétrolier de Glencore qui a fait fortune quand l’entreprise a été cotée en bourse à Londres en 2011 ; l’ancien haut cadre de Glencore, Andrew Gibson, qui pendant des années était l’adjoint d’Alex Beard et trois autres ex-employés poursuivis et accusés d’avoir participé activement à ce système de corruption.

Si cela marque une avancée significative, à l’endroit de l’opinion publique qui attend les noms des complices camerounais. Le patron des hydrocarbures assure qu’à côté des informations qui seront données en temps opportun sur l’évolution de cette affaire, « La SNH qui a introduit une plainte devant le Tribunal Criminel Spécial le 6 novembre 2023, pour identifier les complices camerounais de ces actes de corruption, est confiante que l’issue de la procédure à Londres permettra l’accélération des enquêtes au niveau du TCS » peut-on lire à travers le communiqué.

Des appels à la vérité

À ce jour, instruction a été donnée par le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya au ministre de la justice, garde des sceaux, Laurent Esso de travailler en collaboration avec la justice britannique afin que soient connus les noms des camerounais impliqués. 10 mois après la saisine du TCS par la SNH, les lignes semblent désormais bouger. Même si l’ancien bâtonnier Akere Muna demandait le 11 juillet 2024 lors d’un déjeuner de presse, que la procédure soit accélérée, qu’il n’était guère question que l’on protège des individus qui ont fait perdre à l’Etat du Cameroun près de 900 milliards de francs CFA du fait d’actes de corruption.

Plus loin, dans une déclaration rendue publique le 12 septembre 2023 à Yaoundé, quatre organisations de la société civile avaient même demandé à ce que les responsabilités soient établies et éventuellement réclamer des compensations à la société Glencore. À ce titre cinq représentations de la société civile à savoir : le Service National Justice et Paix de l’Eglise Catholique (SNJP), Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun (CEPCA), Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC), Transparency International Cameroon (TI-Cameroon), La Coalition Camerounaise Publish What You Pay (PWYPCameroon), étaient alors montés au créneau afin de tirer la sonnette d’alarme dans cette scabreuse affaire.

Si à l’époque des faits, les responsables des deux entités publiques que sont la SNH et la Sonara avaient réclamé des preuves. Une piste de preuve leur sera donnée le 25 mai 2022 lorsque, le groupe anglo-suisse va avoir noué des accords coordonnés avec les autorités du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Brésil, plaidant coupable de faits de corruption en Afrique et en Amérique du Sud et de manipulation des marchés pétroliers.

Bien que la procédure engagée à Londres devrait apporter plus de clarifications au top management de la SNH, au déclenchement de l’affaire en mai 2022, le top management de la SNH avait indiqué que de telles pratiques de corruption étaient inexistantes au sein de la structure si l’on se réfère au communiqué publié le 30 mai 2022, les valeurs d’éthique et de transparence comme socle granitique ayant été mis en avant. Buté à la pire réalité, courant juillet 2023, Adolphe Moudiki, ADG de la SNH saisit par correspondance, le Président de la République, Paul Biya pour réclamer l’ouverture d’une enquête après les aveux de Glencore, ce que le chef de l’État validera d’ailleurs.

Précisons au passage que, devant la justice américano-britannique, Glencore a reconnu des faits de corruption évalués à 7 milliards de FCFA et versés en pots-de-vin sur plusieurs années à des responsables camerounais, pour lui garantir des facilités d’accès à des cargaisons de pétrole brut camerounais. Un montant jugé très bas si l’on se fie au rapport-diagnostic sur la gouvernance et la lutte contre la corruption au Cameroun produit à la demande des autorités camerounaises et publié par le Fonds monétaire international.

Dans ledit rapport, l’on peut y lire que, le montant versé par Glencore en guise de pots-de-vin aux responsables de la SNH et de la Sonara pour obtenir des contrats pétroliers était largement au-dessus de ce qui a jusqu’ici été relevé. En effet, «Glencore a admis avoir versé des pots -de- vin d’environ 30 milliards de Fcfa au responsables de la SNH et de la Sonara afin d’obtenir des contrats dans le cadre d’une affaire portée devant les tribunaux américains», révélait le rapport.

Related posts

Leave a Comment