À en croire les services du ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, grâce à ces licences délivrées, les navires sont désormais conformes aux exigences internationales mais ont pour obligation de débarquer leurs produits sur le sol camerounais.
Sanctionné d’un carton rouge de l’Union européenne en janvier 2023, le Cameroun veut acter progressivement une gestion responsable des ressources marines. Dans le détail de la liste publiée par le Minepia, il ressort que, sur les 39 navires autorisés à pêcher dans les eaux camerounaises et sous pavillon camerounais en haute mer pour l’exercice 2024 ; 30 licences concernent la pêche du poisson, sept pour les crevettes et deux pour la pêche scientifique.
Selon la répartition faite, quatre de ces navires exercent la pêche hauturière. Celle-ci est généralement pratiquée sur des chalutiers de 30 à 50 mètres pour des marées de 10 à 15 jours tandis que les 35 autres navires vont exercer la pêche côtière. Une pêche pratiquée par tout navire ne s’absentant du port que pour une durée inférieure ou égale à 4 jours.
Pour justifier la publication de cette liste, les autorités gouvernementales affirment qu’il est question d’opter pour la transparence dans la gestion des activités de pêche, le suivi, le contrôle et la surveillance des activités de pêche. De plus, il s’agit d’améliorer la traçabilité des produits de pêches et même celle des navires. Des actions qui rentrent dans le cadre du respect des exigences internationales, spécifiquement la charte mondiale pour la transparence des pêches, ceci dans un contexte où la pêche illicite fait perdre une moyenne de 20 milliards de FCFA par an à l’Etat du Cameroun.
Pour rappel, dans le cadre de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), le Cameroun vient de ratifier le Protocole amendé de l’Accord de Marrakech de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une ratification qui prend en compte l’amendement de l’Accord du 17 juin 2022 portant sur les subventions à la pêche inscrit à l’annexe 1A. Cet amendement vise à restreindre les subventions accordées aux activités de pêche qui contribuent à la surpêche et menacent la durabilité des ressources marines.