La mine abattue, producteurs, distributeurs et syndicalistes se sont heurtés au refus avec tact du Mincommerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Lequel leur a signifié au sortir d’une rencontre le 16 juillet 2024, que le prix de la bière et autres boissons hygiéniques reste inchangé.
Longtemps souhaité, les acteurs du secteur brassicole réuni autour de la Cameroon Producers Association (Capa), du Syndicat national des distributeurs de boissons hygiéniques du Cameroun (Synasdibohycam) et du Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedeboc) devront s’armer de patience dans leur quête de voir revalorisé le prix de la bière à hauteur de 100 Fcfa.
Si le Mincommerce recommande le strict respect de la grille tarifaire en vigueur et homologuée depuis 2019, laquelle fixe le prix des bouteilles blondes de 65 centilitres à 650 Fcfa. En coulisses, les acteurs du secteur brassicole considèrent cela comme un affront, relançant le débat dans un secteur où producteurs, distributeurs et transporteurs revendiquent chacun un meilleur traitement. Tandis que les producteurs évoquent la tendance inflationniste observée sur les prix des matières premières, les consommables, le carburant, le gaz, l’électricité et même la question salariale qui fait débat dans l’industrie des boissons depuis près de trois ans. Du côté des transporteurs, la revendication est portée vers une revalorisation du prix de transport des produits brassicoles, conséquence immédiate de la hausse de +15% des prix du super et du gasoil ( la 2ème après celle de 2023 ).
Après avoir introduit une première requête pour une revalorisation du prix de la bière le 16 mai 2024, laquelle s’était avérée infructueuse. C’est à un bis repetita que l’on a assisté le 16 juillet 2024. Bien plus, aucune mesure d’accompagnement n’a été actée pour soutenir les acteurs du secteur, une situation qui pourrait affecter le consommateur final qui ne se retrouve plus. Entre surfacturations et basses manœuvres de toute nature observées; aux acteurs du secteur brassicole, le gouvernement convoque à une prise de responsabilité, évoquant un constat « d’absence d’organisation, de concertation et de dialogue au sein de la filière ».
Dans la même lancée, «… Les relations contractuelles entre producteurs et distributeurs sont également évoquées. Alors que ces contrats devraient être le fruit de négociations équilibrées, ils s’apparenteraient d’avantages à des contrats d’adhésion imposés aux distributeurs sans réelle marge de manœuvre » nous font savoir des responsables au Mincommerce.
Pour rappel, et selon l’Étude économique et financière des entreprises en 2022 ( 22ème édition) publiée en Août de la même année par l’Institut National de la statistique, la filière brassicole intégrée au secteur secondaire de l’économie camerounaise et dans la catégorie « autres industries manufacturières » a contribué à hauteur de 3,4 % au PIB du pays.