Riz – Avec plus d’un milliard de Fcfa, l’Irad va relancer la filière

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C’est à travers un protocole de deux accords signé le 8 juillet 2024 avec le ministère de l’agriculture et du développement rural, que l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) va apporter sa touche pour booster la production de semences de riz au Cameroun.

D’après les termes de ce protocole, pendant les 3 prochaines années, l’Irad va axer son intervention dans la fourniture des variétés adaptées de semences de riz et sur la formation des coopératives de production des semences certifiées de riz. Implémenté dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et de l’Ouest, l’Irad va au cours de la durée de ce partenariat, procéder à la formation de 150 formateurs de formateurs ; la formation de 12 coopératives et entreprises privées ; la mise en place des champs écoles paysans dans les sites d’exécution du projet ; la production de 09 tonnes de variétés adaptées de semences de base…. Etc.

Si Gabriel Mbaïrobe, ministre de l’agriculture reconnaît qu’il faut résoudre un certain nombre de problèmes qui freinent le décollage effectif de cette filière notamment l’insuffisance qualitative et quantitative des variétés des semences aux différentes écologies. Pour inverser la tendance et relever le déficit de production de riz estimé à environ 450 000 tonnes par an, les autorités camerounaises vont mettre à la disposition la somme de 1,172 milliard de Fcfa afin que l’Irad puisse produire des semences.

Bien que des détails n’aient pas été donnés sur la répartition des fonds qui seront alloués. Il faut tout de même observer que depuis plusieurs années déjà le Cameroun ne cesse de mettre en place des programmes et dont les résultats n’impactent pas considérablement d’où ce recours permanent aux importations. Des importations qui ont coûté 200,8 milliards de Fcfa au pays en 2023, révèlent des données de l’Institut national de la statistique (INS).

Produire 750 000 tonnes de riz blanc d’ici 2030

Avec une production actuelle estimée à près de 190 000 tonnes sur les 648085 tonnes de la demande nationale, le Cameroun ne couvre que 22% des besoins malgré la pléthore de projets mis en œuvre.

Parmi ceux-ci, l’on évoque le lancement du projet « plaine centrale ». Dans les tiroirs depuis 2015, ce projet ressuscité en mai 2023 soit 8 ans après. Alors que les résultats restent attendus, notons que l’enveloppe prévisionnelle alloué à ce projet est de 351 milliards de Fcfa soit 100 milliards de Fcfa (28,5%) de la contribution de l’Etat contre 251 milliards pour les potentiels investisseurs selon les données obtenues auprès du point focal de l’ambitieux projet. Dans son déroulement, celui-ci devrait se faire en plusieurs phase, une première de 400 000 hectares sur une superficie totale estimée à 1,131 million d’hectares et le projet dans son ensemble devrait être réalisé sur des terres identifiées le long du corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré (584, 5 km) entre les régions du Centre et de l’Adamaoua.

À côté du projet plaine centrale, Yaoundé mise sur le démarrage du projet d’aménagement de 15 280 ha de périmètre hydro agricole dans l’Adamaoua et de 10 000 ha de zones hydro-agricoles dans la localité de Logone Birni dans la région de l’Extrême-Nord. Dans la même veine, le projet Viva Logone est aussi perçu comme alternative pour accroître la production du riz au Cameroun. Soutenu à hauteur de 200 millions de dollars par la Banque mondiale, le projet consiste à promouvoir la production agricole et agroalimentaire puis la mise en œuvre d’un plan de transformation de la Semry (Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua).

Si le 30 juin 2023, Fuh Calistus Gentry, le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du développement technologique annonçait en grande face aux parlementaires, la construction d’usines d’engrais chimique dans les villes de Limbé, Yaoundé et Douala. À date rien n’a bougé, le ministre ayant assuré que la construction de usines devait constituer un soutien de poids au développement des chaînes de valeurs agricoles.

Illusion totale si l’on se fie au document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2025-2027 produit par le ministère des Finances. En effet, dans ce document, on découvre que l’une des priorités du gouvernement c’est le démarrage du projet de développement de la chaîne de valeur du riz. Un projet ambitieux porté par le Programme d’investissement prioritaire (PIP) qui devrait débuter courant 2024 et s’achever en 2030 pour un coût global de 98 milliards de Fcfa.

Globalement, le Cameroun envisage de réduire de plus de 200% son déficit de production dans trois ans. Une mission que pourrait accomplir avec brio l’Irad. De mémoire, le 13 juin 2024 à Garoua, le directeur général de l’Irad, Dr Noé Woin avait remis le 13 juin 2024 au Minader un stock de 51,1 t de semences améliorées de base et 1515 kg de semences améliorées de prébase de blé, sorgho, riz, maïs et de soja.

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