C’est l’objectif visé par le pays de Paul Biya peut-on lire dans le document de développement des chaînes de valeurs de la filière anacarde pour la période 2024-2030 adopté depuis le 3 juillet 2024 et remis à Gabriel Mbaïrobé, ministre de l’Agriculture et du développement rural.
Dans le détail, il ressort que 34,5 milliards de Fcfa seront mobilisés et réparti tel que suit : 19,7 milliards de Fcfa pour l’accroissement durable de la productivité de l’anacarde ; 10,2 milliards Fcfa pour le développement de la transformation de la noix de cajou ; 1,8 milliards pour le renforcement de la commercialisation de la noix de cajou et de ses produits dérivés et 2,6 milliards Fcfa pour l’amélioration de la Gouvernance et des capacités des acteurs dans la filière.
Pour mettre en œuvre cette stratégie, le projet va nécessiter une superficie couverte d’anacarde de 100 000 hectares. Et à terme c’est 50 000 tonnes de cajou qui seront produites, 25 000 tonnes de cajou transformées, 2 500 tonnes d’amandes blanches vendues sur le marché international et 2500 tonnes d’amandes torréfiées vendues sur le marché national ; 6 zones de transformation aménagées ; 10 unités de transformation pilotes installées et des compétences techniques des transformateurs renforcée.
Cofinancé par la GIZ et l’Union européenne via le programme ABC-Pader et compris dans la Stratégie de développement du secteur rural/plan d’investissement agricole (Sdsr/Pnia) ; la stratégie 2024-2030 devrait avoir des impacts multiples. À ce titre, outre l’apport en ressources complémentaires aux populations rurales des zones soudano-sahéliennes et des zones de hautes savanes. Ce programme étalé sur 6 ans devrait faciliter l’accès au foncier pour les acteurs impliqués ; contribuer à la restauration des sols ; réduire la déforestation et favoriser la création des emplois. De plus, renseigne le ministre de l’agriculture, «… Il est également question d’accroître durablement la productivité de l’anacarde ; développer la transformation du cajou ; renforcer la commercialisation du cajou et de ses produits dérivés ; améliorer la Gouvernance et les capacités des acteurs dans les chaînes de valeurs de cette filière».
Bien que les autorités camerounaises soient déterminées à booster la filière cajou, il convient de préciser qu’un programme similaire avait déjà été adopté le 17 octobre 2018 pour une période de 5 ans soit de 2019 à 2023.
Pour le mettre en œuvre, l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) avait déployé un programme visant à produire 10 millions de plants d’anacardiers d’ici 2021, quantité requise pour la création d’environ 100 000 hectares de plantations dans le pays.
Intitulé document de stratégie de la filière anacarde pour la période 2019-2023, ce projet visait la vente sur le marché international de 8 000 tonnes de noix de cajou et d’environ 400 tonnes d’amandes de cajou. En l’absence des résultats obtenus lors du dernier programme quinquennale, l’on se souvient aussi que, l’implémentation de cette stratégie 2019-2023 devait permettre au gouvernement camerounais de non seulement créer des milliers d’emplois dans les zones rurales, d’augmenter ses recettes fiscales et les revenus des populations rurales, mais aussi de pouvoir atteindre son objectif de restaurer 12 millions d’hectares de forêt déboisés d’ici 2030.