Projetée à 18,87 milliards de FCFA fin 2023 comme l’avait annoncé la structure mi-septembre de l’année sous-revue, la Société de recouvrement des créances a finalement réussi à recouvrer près de 17 milliards de FCFA pour l’Etat camerounais à fin 2023, indiquent les chiffres rendus public par la structure.
Jugé comme la plus grosse performance depuis 2019, l’entreprise publique a capté près du double de la collecte réalisée en 2022 (9, 7 milliards de FCFA). Outre les recouvrements, les chiffres communiqués au terme de l’Assemblée générale révèlent que la structure a réalisé un bénéfice de 1,7 milliard de Fcfa, tandis que le total bilan s’est établi à 10 milliards de fcfa. Bien que le conseil ait décidé de fixer les dividendes pour l’État à 1 milliard de Fcfa et d’affecter les 746 millions restants en report à nouveau, il est clair que la Société de recouvrement des créances a réalisé un recouvrement record en 2023. A en croire son directeur général, Marie-Rose Messi, cette performance est tributaire non seulement au décret n° 2020/016 du 09 janvier 2020 portant réorganisation et fonctionnement de la SRC, lequel a consacré l’extension de l’objet social de la structure à de nouvelles missions.
Selon les termes du décret de 2020, la Société de recouvrement des créances peut désormais procéder au recouvrement des créances compromises dans les établissements de micro finances ; le recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires prononcées par les tribunaux au profit de l’Etat tant sur le territoire national qu’à l’étranger. De plus et à la lecture du même texte, la structure a également pour missions, l’appui/conseil à l’État en matière bancaire et/ou financière. L’action étant extensible aux démembrements de l’administration publique et à toutes autres institutions qui pourraient solliciter la SRC, sans omettre qu’elle gère le patrimoine immobilier issu des opérations de recouvrement.
Si depuis 5 ans, les recouvrements de la SRC évoluent en dent de scie. En 2019, l’entreprise publique a recouvré 6,1 milliards, puis 4,6 milliards en 2020, pour ensuite remonter à 6,5 milliards en 2021 avant de chuter à 5,3 milliards d’année d’après; la mise sur pied d’une brigade composée de professionnels issus des administrations de la police, la gendarmerie, des impôts et des Douanes rompus aux techniques de recherches et d’investigation, augure des lendemains meilleurs pour la Société de recouvrement des créances du Cameroun, bras séculier de l’État en matière du recouvrement des créances.
En effet, le 25 mai 2022, le ministère des Finances et le ministère de la Justice ont mis à la disposition de la structure des ressources humaines dans le cadre d’un groupe de travail élargi à la délégation générale à la Sûreté nationale, au secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie et le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, entre autres. Dans la même veine, et conséquemment à l’ajout d’effectifs, le budget de la structure est passé de 4,5 milliards de FCFA en 2022 à 8,5 milliards de FCFA en 2023, soit une augmentation de 88,9%.
Pour rappel, le décret du 9 janvier 2020 consacre la Société de recouvrement des créances comme gendarme de l’État dans la traque des débiteurs et de leurs patrimoines. Elle dispose du privilège du Trésor, du pouvoir d’investigation et du pouvoir de réquisition et de l’accès aux bases de données.
De mémoire, courant 2022, la structure avait procédé à des ventes aux enchères de biens résultant de l’exercice du privilège du Trésor dont elle jouit. En outre, le décret présidentiel du 9 janvier 2020 place la SRC au rang des sociétés à capitaux publics et financiers, ayant comme unique actionnaire l’Etat du Cameroun. Elle est dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.