Cameroun/Nigeria – L’Onu projette une exploitation conjointe des hydrocarbures de la frontière maritime d’ici 2025

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La question a une fois de plus été abordée les 26 et 27 juin 2024 à Yaoundé par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Mozambicain Leonardo Santos Simão qui présidait les travaux de la 6ème session extraordinaire de la Commission mixte Cameroun-Nigeria.

Alors que les deux pays ont décidé de commun accord, de ne plus porter leurs différends frontaliers devant la Cour internationale de justice. L’Onu via son représentant recommande la finalisation de l’accord sur l’exploitation conjointe des hydrocarbures à cheval sur la frontière maritime entre les deux pays. « Nous partons de Yaoundé avec une certitude : nous sommes en bon chemin pour la conclusion de notre travail. Et on va se préparer aussi pour la prochaine session de cette commission mixte quand le travail de la sous-commission de démarcation sera achevé », a commenté Leonardo Santos Simão.

De mémoire, l’arrêt de la Cour internationale de justice (Cij) de la Haye du 10 octobre 2002 attribuant la péninsule de Bakassi au Cameroun n’a pas totalement calmé les querelles autour de la gestion et de l’exploitation des champs pétroliers transfrontaliers liant les deux pays. Mise en œuvre le 15 novembre 2002 lors du Sommet de Genève et placée sous l’égide de l’Organisation des Nations unies, la commission mixte Cameroun-Nigeria tente d’accélérer les choses afin que tous les points de désaccords soient définitivement réglés.

Si pour Lateef Fagbemi, Ministre de la Justice, Procureur général de la Fédération du Nigeria, « … Cette affaire sera derrière nous, de manière à montrer qu’il s’agit d’une situation où il n’y a ni vainqueur, ni vaincu ». On apprend que l’entente de Yaoundé a été reportée et mission confiée à la sous-commission Démarcation, de proposer aux deux gouvernements des solutions d’ici septembre 2024 ; L’Onu portant un espoir que la finalisation dudit processus de démarcation soit effectif d’ici fin 2025. De plus à en croire les confidences du djiboutien, Mohamed Abdi Douksieh, Chef sous-commission Démarcation de la Commission mixte Cameroun-Nigeria, « La Commission mixte a en outre chargée la sous-commission de démarcation de réexaminer les conclusions des parties dans les trois zones de désaccords en suspens, en tenant compte des paramètres de l’arrêt de la CIJ, de la carte et des autres enregistrements des zones qui permettent la résolution de ces trois zones ».

Pour rappel, 36 kilomètres c’est la distance qui reste pour finaliser la démarcation de la frontière terrestre Cameroun – Nigéria, une frontière longue d’environ 2100 km. En effet, depuis 2002, environ 2466 bornes ont officiellement pu être posées tout le long de la frontière Cameroun – Nigéria, sur un total de 2700 bornes. Et à date, les désaccords sur la pose de bornes concernent des villages qui devraient se trouver en territoire camerounais mais qui abriteraient des populations nigérianes. Il s’agit notamment des villages Rhumsiki, Turu et Kotcha.

In fine, la finalisation de cet accord devrait ouvrir un nouveau cap dans la coopération bilatérale plurielle entre le Cameroun et le Nigeria. Le pays de Paul Biya ayant la maîtrise de ce type de dossier comme le démontre l’accord signé en août 2023 avec la Guinée équatoriale. Un accord qui portait sur l’exploitation des champs pétroliers et gaziers transfrontaliers de Yoyo au Cameroun et Yolanda en Guinée équatoriale Des champs évalués à 2 500 milliards de pieds cubes de gaz naturel soit 7 079,25 milliards de mètres cubes, et dont 84 % des réserves appartiennent au Cameroun et 16% au voisin équato-guinéen.

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