Affaire Glencore – Paul Biya attend impatiemment la liste des responsables camerounais impliqués

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Scandale de plus ou scandale de trop aux pays des Hautes Instructions. Paul Biya, le Chef de l’Etat camerounais semble avoir sifflé la fin de la récréation et veut désormais guillotiner tous les responsables camerounais ayant flirté de près ou de loin avec les 7 milliards de francs CFA versés comme pots de vin par l’entreprise anglo-suisse et ce durant plusieurs années.

Laurent Esso, porteur des instructions fermes pour asphyxier l’impunité

C’est en toute discrétion et anonymat que Paul Biya, loin des Hauts Accords devenus très visibles sur la scène publique camerounaise ; a autorisé Laurent Esso, le ministre camerounais de la justice et Garde des sceaux, à solliciter la justice britannique pour obtenir les noms des responsables camerounais impliqués dans l’affaire Glencore. Bien que la décision fasse jaser dans les chaumières et révèle pour certains le caractère belliqueux de l’homme du 06 novembre 1982. L’initiative devrait marquer un tournant significatif non seulement pour lutter contre la corruption au Cameroun mais également pour préserver la crédibilité de l’Etat du Cameroun sur la scène internationale.

Si l’opinion reste très attentive et souhaite même que des noms soient donnés en mondovision, celle-ci s’interroge tout même sur le véritable agenda que cache cette décision. Pour une frange, les épisodes Covidgate et Cangate questionnent réellement la réactivité du Chef de l’Etat, Paul Biya. Qui, pour certains, ne tiendrait plus le bâteau Cameroun, ce qui justifierait à peu près les dérives financières de ses principaux collaborateurs.

Que non, assurent des observateurs de la scène politique. Pour eux, le ton donné par Paul Biya démontre sa ferme conviction à voir plus clair dans cette affaire. « Quel que soit leur statut, le niveau d’implication politique, économique et même social que cela aura, des poursuites judiciaires devraient être engagées et des sanctions très sévères doivent être prises contre les hauts fonctionnaires, les personnalités influentes et tout tiers qui s’est mouillé dans cette histoire… Le Paul Biya que nous connaissons va frapper très fort », commente sous anonymat un cadre très influent du parti au pouvoir.

Pour rappel, l’affaire Glencore avait éclaté en mai 2022 au terme des investigations menées par le Bureau américain d’enquête sur les affaires criminelles. Au Cameroun, deux sociétés publiques, la SNH et la Sonara, qui gèrent les hydrocarbures et le raffinage du pétrole, ont été mises en cause, mais aucun de leur agent n’a jusqu’ici été poursuivi en justice.

L’affaire Glencore, une indignation à l’échelle internationale

Si devant la justice américano-britannique, Glencore a reconnu des faits de corruption évalués à 7 milliards de FCFA et versés en pots-de-vin sur plusieurs années à des responsables camerounais, pour lui garantir des facilités d’accès à des cargaisons de pétrole brut camerounais.

Dans un rapport-diagnostic sur la gouvernance et la lutte contre la corruption au Cameroun ; rapport produit à la demande des autorités camerounaises, le Fonds monétaire international(FMI) révélait que le montant versé par Glencore en guise de pots-de-vin aux responsables de la SNH et de la Sonara pour d’obtenir des contrats pétroliers était largement en deçà de ce qui a jusqu’ici été relayé.

En effet, « Glencore a admis avoir versé des pots -de- vin d’environ 30 milliards de Fcfa au responsables de la SNH et de la Sonara afin d’obtenir des contrats dans le cadre d’une affaire portée devant les tribunaux américains… aucune accusation n’a été portée au Cameroun concernant cette affaire » avait alors précisé ledit rapport. À cet effet, la société civile et même les leaders de certains partis d’opposition étaient montés au créneau pour demander qu’une enquête soit ouverte afin d’établir des responsabilités.

Deux ans après l’éclatement du scandale, les pendules semblent donc désormais à l’heure. Les responsables des deux entreprises publiques à savoir la SNH et la Sonara, qui à l’époque disaient toujours attendre « des preuves de ces allégations » pourront désormais préparer leur défense. Surtout ceux des responsables qui seront reconnus coupables des faits de corruption au terme de l’enquête conjointe qui sera menée par la justice britannique et la justice camerounaise représentée par Laurent Esso, le mandataire désigné par le Président de la République, Paul Biya.

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