Au soir du lundi 10 juin, prenait fin le débrayage de 5 jours au Mali, après l’annonce de la libération d’un responsable syndical dont la détention avait provoqué la fermeture des banques et sociétés de carburant.
Bamako fut sous les projecteurs à cause du Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, micro finances et commerces du Mali (Synabef). Depuis le jeudi 6 juin 2024, la majorité des banques et établissements financiers étaient fermés pour protester contre l’arrestation du syndicaliste Hamadoun Bah. Le syndicat frondeur a finalement décidé de la reprise du travail après la libération de son secrétaire général. Situation qui avait mis le pays à la une de plusieurs médias du monde qui suivent cette terre africaine ou sévit le terrorisme depuis plus d’une décennie.
Mr Bah a été mis sous mandat de dépôt sur plainte d’une branche syndicale dissidente qui l’accuse de deux choses : la falsification d’un PV de renouvellement et de « faux et usage de faux ». Griefs qui provoquèrent le mécontentement du monde syndical. Le front social a suspendu toutes les activités de travail, pénalisant de fait, l’économie malienne. Il sera rallié par les stations d’essence qui ont fermé les pompes au public qui devait replier sur les rares particuliers qui œuvrent dans le domaine.
Facilitation réussie du Colonel Assimi Goita
Le Président de la transition malienne était au centre des négociations qui ont abouti à la mise en liberté du leader syndical. La fermeture des banques et stations d’essence a dégagé un malaise social, alors que les populations préparent la tabaski prévue le lundi 17 juin 2024. Le Colonel Assimi GOÏTA a pris le dossier en main en croisant Yacouba Katile, Secrétaire général de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali). Le syndicaliste Hamadoun Bah est son adjoint au sein de la plus grande centrale du pays où le Synabef est affilié.
Si le numéro 1 Malien jouait gros en s’exposant à une grogne populaire, la matinée du lundi 10 juin, un ordre de mise en liberté a été rendu public : le procureur général du pôle économique et financier AG Houssa Mohamedine a invité le régisseur de la prison centrale à libérer le détenu au cœur de la polémique. Une nouvelle confirmée dans la soirée par le Synabef qui confirmera la liberté et invita la fin du débrayage en ces termes : « Nous vous informons de la mise en liberté du camarade Secrétaire Général du SYNABEF Hamadoun BAH. Le Bureau Exécutif du SYNABEF remercie Très particulièrement le Général YACOUBA KATILÉ pour son implication personnelle dans le bon dénouement de cette affaire. En conséquence, le mot d’ordre d’arrêt de travail est levé et nous invitons dès l’instant tous nos militants à reprendre le travail. »
Le Mali renoue ainsi avec la reprise des banques dans un contexte où les salaires étaient « bloqués » suite à leur fermeture spontanée au-delà de 72 heures. De quoi éviter au pouvoir militaire en place, une fronde sociale dans un contexte miné par une conjoncture économie appuyée de délestages électriques infinis depuis Novembre 2023.
Keita Idrissa
