C’est le total cumulé du montant que la Caisse de dépôts et consignations a déjà collecté depuis son opérationnalisation en janvier 2023, associé au plus de 6 milliards de FCFA cédés par la Bicec le 11 juin 2024. En prônant l’approche concertée et le dialogue afin que force revienne à la loi, Richard Evina Obam, Directeur Général de la Caisse des dépôts et consignations envoyait un signal fort aux structures qui traînent encore le pas le 7 juin dernier.
Outre la Bicec, d’autres institutions se sont déjà conformés à la législation. De manière non exhaustive l’on citera, l’accord de transfert d’un montant de 4,32 milliards Fcfa signé le 7 juin 2024 entre l’établissement public et la Société camerounaise de Banques (SCB), filiale locale du marocain; les accords de transfert des fonds signés le 31 mai 2024 entre le Crédit foncier du Cameroun (CFC) et la Cdec (910 millions de Fcfa), puis entre la Standard Chartered Bank et la Cdec (2,449 milliards Fcfa); sans omettre l’accord signé entre la Cdec et la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) pour le transfert de 3,9 milliards Fcfa.
Malgré le dépassement de la date butoir, afin d’éviter toute sanctions, la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), filiale locale du groupe marocain Banque populaire a transféré la somme de 6 009 969 798 de Fcfa le 11 Juin 2024. Dans le détail, l’on apprend que le montant indiqué plus haut couvre plusieurs types de fonds dormants évalué à 6144 comptes. Parmi ces comptes dormants, l’on distingue 169 comptes liés au cautionnement sur les marchés publics ; 2 comptes placés sous séquestre ; 123 comptes rendus indisponibles par l’effet d’enquêtes ou d’instructions judiciaires ; 205 comptes d’entreprises inactifs ; 5643 comptes chèques inactifs particuliers et 2 comptes issus des liquidations des entreprises publiques.
Si quelques jours auparavant, Richard Evina Obam qualifiait d’incivique, l’attitude de certaines institutions. Que des mises en demeures avaient été servies aux contrevenants tout en soulignant que l’État n’hésitera pas à enclencher des procédures relatives au prélèvement forcé des fonds ; en évoquant la signature du procès-verbal de transfert avec la Bicec, Anne Kingue Etame, directrice générale adjointe de la Cdec a assuré que, « … Désormais, la Cdec devient un client de la Bicec, un client à part entière et un client qui devra bénéficier de conditions particulières »
Vu sous cet angle ; du côté de la Bicec, l’on assure que pour un début, les 6 144 comptes inactifs éligibles seront clôturés pour un transfert immédiat, le temps d’achever l’identification des autres sommes concernées, des transferts futurs se feront par étapes, en fonction des évaluations techniques et administratives actuelles. Bien que les transferts augurent un tournant décisif dans le cadre de l’opérationnalisation de la Cdec, l’on observe tout de même que certaines entités font de la résistance ce qui impacte la collecte des fonds dévolus à la CDEC.
Pour rappel, la CDEC est l’organisme public chargé de collecter, sécuriser et rentabiliser les ressources publiques et privées conformément aux lois et règlements en vigueur. Elle peut également gérer sous mandat, les services spécifiques qui lui sont confiés par l’État ou ses démembrements. Aussi, la CDEC peut concourir au financement du développement du pays, par l’intermédiaire des structures spécialisées, selon les priorités définies par le gouvernement.