Entrepreneuriat féminin – Le Snef, une plateforme dédiée à l’action des femmes dans le tissu économique

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Célébrer la participation des femmes dans le développement économique local et renforcer leur implication, ainsi se déclinent les objectifs du Salon national de l’entrepreneuriat féminin dont les festivités se sont ouvertes depuis le 6 juin 2024 à Yaoundé.

Pour sa toute première édition, le Snef constitue une plate-forme dédiée non seulement au savoir-faire féminin, à l’égalité des chances en matière d’entrepreneuriat, mais un aussi un espace d’impact significatif pour proposer des solutions concrètes aux défis et difficultés rencontrés par les femmes dans le monde des affaires. Organisé sous le thème, « Import-substitution face aux enjeux de la transformation structurelle de l’économie camerounaise », le salon a ouvert ses portes aux femmes de toutes les couches sociales. Femmes d’entreprises, promotrices de start-up, bayam-sellam… Et Etc; à travers expositions, échanges et débats, ces femmes venues de tous les horizons du Cameroun posent les jalons d’une plus grande implication des femmes dans le secteur productif.

De l’avis de certains observateurs, ce type d’initiative devrait être encouragé, même s’il faut reconnaître que depuis quelques années déjà, l’on observe une prolifération de salons et forums dédiés à la gent féminine. Pour d’autres encore, les forums et salons organisés en faveur des femmes s’inscrivent dans le respect des conventions internationales signées par l’État camerounais. En effet, et selon la dernière édition du rapport Les femmes, l’entreprise et le droit de la Banque mondiale, publié en mars 2024, « Le Cameroun pourrait… permettre aux femmes de travailler dans des emplois jugés dangereux de la même manière que les hommes… permettre aux femmes de travailler dans un emploi industriel de la même manière que les hommes ».

Devant un tel constat, des études de la Banque mondiale et des données gouvernementales indiquent qu’au Cameroun, « Les femmes dirigent 23% des PME manufacturières et constituent 51% de la population. Elles sont promotrices de 38% des entreprises avec une présence marquée dans les très petites entreprises (39%) et une participation moindre dans les grandes entreprises (14%). Elles occupent 43% des postes de direction, principalement dans les très petites entreprises (44%), contre seulement 18% dans les grandes entreprises ».

Bien que la proportion de femmes promotrices d’entreprises au Cameroun soit passée de 8% à 14% entre 2009 et 2016 souligne Guillemette Jaffrin, directrice adjointe des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, l’entrepreneuriat féminin continue à se heurter à de nombreuses difficultés. L’on évoque entre autres les questions de l’accès aux financements, l’accès des femmes au marché du travail, la problématique des salaires et d’équité dans la répartition des postes de travail.

Aussi non exhaustives que peuvent être les difficultés rencontrées par l’entrepreneuriat féminin au Cameroun, la Banque mondiale estime qu’il urgent que des réformes soient menées afin d’éliminer ces entraves qui ne permettent pas aux femmes de contribuer pleinement à la transformation structurelle de l’économie camerounaise.

Vue sous cet angle, le Salon national de l’entrepreneuriat féminin fait bien office d’une réforme pour les femmes et par les femmes. Pour rappel, ce salon qui se referme le 09 juin a été organisé par la Fédération des associations des femmes entrepreneures du Cameroun, avec le soutien de la Chambre de commerce du Cameroun ; sans oublier le co-patronage des ministères des PME, de l’Économie sociale et de l’Artisanat et celui de la Promotion de la Femme et de la Famille.

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