Malgré la tenue certaine des élections présidentielle et législative, depuis près d’une vingtaine d’années déjà, l’argent n’arrive pas à l’Imprimerie Nationale. Une situation entretenue par certaines administrations publiques véreuses.
Alors que l’institution a vu passer 03 directeurs généraux entre 2017 et 2023 ; qu’elle a connue des pertes de 2,2 milliards de Fcfa en 2019, 774,3 millions de Fcfa en 2020 et 1,6 milliard de Fcfa en 2022 selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic ; « le temps passe… la dette ne fait que croître » s’est indigné l’actuel Directeur Général de cette société à capitaux publics, Pierre Nolasque Oyono Bika nommé en novembre 2023.
En l’absence d’un privilège du Trésor, les responsables de l’Imprimerie Nationale plaide pour la mise en place d’un dispositif juridique, lequel permettrait à certains services publics insolvables d’honorer leurs engagements financiers en temps opportun, ce au moment où cette entreprise chargée de l’impression des documents nécessaires au fonctionnement et à l’édition des textes à caractère législatif réglementaire, fait face à la concurrence déloyale des imprimeries privées qui ont envahi ce secteur d’activité.
Alors que la structure à capitaux publics peine à retrouver une santé financière solide ; outre l’éclosion des imprimeries privées qui impactent sérieusement sur les ses revenus, la question des équipements interroge. Vieille de 121 ans, et malgré la signature d’un décret présidentiel le 8 novembre 2023 (réorganisation) lui conférant un statut spécial avec des avantages tels que l’ouverture à d’autres possibilités de financement, l’extension à l’international du marché ; vétusté de l’outil de production, accumulation des dettes fiscale, sociale, fournisseurs… Etc, ont fait leur nid à l’Imprimerie Nationale.
Globalement, l’imprimerie Nationale se porte plus que jamais mal ; un malaise qui a poussé son Directeur Général, Pierre Nolasque Oyono Bika à émettre des hypothèses de solutions lors d’un entretien le 26 mai 2024. À l’endroit des administrations publiques, il sollicite auprès des autorités, la mise sur pied d’un mécanisme juridique qui contraindrait ces dernières à solder leurs factures ; à la concurrence exercée par les imprimeries privées et au recours à celles-ci par les entités publiques, « … Il faut vraiment toiletter les textes pour pouvoir ramener les administrations publiques ».