La 74e session du conseil d’administration de l’Organisation régionale africaine de communications par satellite (Rascom), qui s’est tenue à Yaoundé, a été marquée par l’intervention de Judith Yah Sunday, directrice générale de Camtel, qui a mis en avant la connectivité satellitaire comme une solution essentielle à la résilience des réseaux africains. Dans le sillage des perturbations des câbles sous-marins en mars, elle a souligné l’opportunité que représente la technologie satellitaire pour garantir une connexion ininterrompue sur le continent.
La dépendance à la fibre optique, mise à l’épreuve par la rupture de câbles sous-marins le 14 mars, a révélé la vulnérabilité des infrastructures de communication africaines. En réponse, les opérateurs télécoms, y compris des géants comme Orange et MTN, se tournent vers les satellites pour étendre leur couverture, notamment dans les zones rurales difficiles d’accès.
Cependant, cette orientation vers le ciel intervient alors que le Cameroun a récemment interdit Starlink, le réseau de satellites Internet de SpaceX. Les autorités camerounaises expriment des préoccupations quant aux répercussions potentielles sur les infrastructures de télécommunications nationales et la souveraineté numérique du pays. Malgré cela, les PME et les startups camerounaises perçoivent Starlink comme une aubaine face aux coupures récurrentes de la fibre optique.
Timothy Ashong, directeur général de Rascom, a insisté sur l’importance pour l’Afrique d’évaluer ses capacités en matière de connectivité par satellite et de définir une stratégie adaptée. « Il est crucial en ce moment pour l’Afrique de faire le point sur ses atouts en matière de connectivité par satellite et de tracer la voie à suivre » déclare t-il. La session de Rascom a donc été axée sur l’exploration des contributions possibles des opérateurs de communications par satellite à la connectivité numérique africaine, soulignant le rôle de plus en plus prépondérant de cette technologie dans le domaine des télécommunications sur le continent.
Cassandra EYADA