Marché du Blé au Cameroun – La France et la Pologne détiennent 51% des importations

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En 2023, le Cameroun a vu un changement significatif dans ses importations de blé, avec la France et la Pologne représentant plus de la moitié du marché. Malgré une baisse globale en volume et en valeur, ces deux pays ont renforcé leur position, tandis que d’autres fournisseurs traditionnels ont reculé ou disparu de la liste.

L’année 2023 a marqué un tournant dans la cartographie des importations de blé du Cameroun. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé moins de blé tant en volume qu’en valeur par rapport à l’année précédente, avec une réduction notable de 32 600 tonnes et 82,4 milliards de Fcfa. Cependant, la France et la Pologne ont émergé comme les principaux fournisseurs, capturant ensemble 51% de la valeur des exportations de blé vers le Cameroun, totalisant 91,1 milliards de Fcfa.

La Pologne, en particulier, a grimpé dans le classement pour devenir le deuxième fournisseur du Cameroun, avec une augmentation de 9% de la valeur de ses exportations de blé par rapport à l’année précédente. « La Pologne est le seul pays dont la valeur des importations de blé a augmenté en 2023 », souligne l’INS dans sa note sur le commerce extérieur.

Le paysage des fournisseurs a également connu des changements, avec l’entrée de nouveaux acteurs comme la Tchécoslovaquie et la Suisse, et l’absence notable de l’Argentine, des États-Unis et de l’Uruguay, qui étaient parmi les principaux fournisseurs en 2022. La Russie a maintenu sa position de troisième fournisseur, tandis que l’Ukraine, autrefois un exportateur clé, reste absente de la liste en raison du conflit avec la Russie.

Ces changements interviennent dans un contexte où le Cameroun lutte contre un déficit commercial croissant, qui a atteint -2 004 milliards de Fcfa en 2023. La dépendance du pays à l’égard des importations de blé est exacerbée par une production locale insuffisante, qui, selon le Plan Intégré d’Import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah), ne répondait qu’à une fraction de la demande nationale en 2022.

Les autorités camerounaises et les experts du secteur agricole continuent de chercher des solutions pour réduire cette dépendance et améliorer la balance commerciale du pays. Pendant ce temps, les consommateurs camerounais restent tributaires des marchés internationaux pour leur approvisionnement en blé, un ingrédient essentiel de l’alimentation nationale.

Cassandra EYADA

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