Conseil économique et social – Budgétivore et inutile

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Plus de ¾ des membres absents, aucun résultat palpable à date, les deux derniers survivants aux abonnés absents, l’opinion s’interroge sur les raisons d’être d’une institution qui se comporte depuis 1986 comme un pot de fleur.

Comme un mammifère qui s’engourdit pendant l’hiver, le Conseil économique et social du Cameroun poursuit son refroidissement tel un corps humain devenu inutile. Créée par l’article 54 de la Constitution de 1972, et après avoir joué un rôle prépondérant dans le cadre des plans quinquennaux autour des années 70, le conseil économique et social est quasiment en berne depuis 1986.

Parmi les réserves mises en avant, une frange de l’opinion souligne que le rôle de ce conseil s’est estompé depuis la crise économique des années 80. En effet, le Conseil économique et social avait joué un rôle très important dans les années 70, ceci dans le cadre de la politique des plans quinquennaux qui sous-tendent la planification du développement du pays.

Autre remarque faite par l’opinion, l’on évoque l’absence de cette assemblée de 150 membres dont un décret présidentiel signé le 24 avril 2023 fixait la répartition. Outre cet élément, le 20 juillet 2018, un nouveau Secrétaire Général a été nommé par le président de la République en la personne de Zacharie Ngoumbe, qui semble n’avoir pas officiellement pris fonction jusqu’à présent.

Construit sur 3,8 hectares pour un coût de 44 milliards de FCFA, le siège ultra moderne du conseil économique et social reste jusqu’ici à l’attente de ses occupants choisis dans les diverses catégories de la vie publique notamment les professions libérales (6 membres); les syndicats (6 membres), les associations (6 membres), l’industrie, le commerce et l’artisanat (18 membres), l’économie, le développement social, l’emploi, l’éducation, la presse, la recherche scientifique et technique, l’environnement et le développement durable…(66 membres), l’agriculture, les pêches et l’élevage (24 membres), les banques et le crédit (12 membres)… Etc.

Outre ces observations, l’opinion souligne que, doter un tel conseil d’un budget annuel de 2 milliards de Fcfa, alors qu’il est quasiment inactif depuis des lustres, constitue une distraction de fonds dans un contexte où la dette globale du Cameroun se porte à plus de 12 000 milliards de FCFA. Mise à l’écart depuis plusieurs décennies malgré la réorganisation observée le 12 juillet 2017 ; laquelle avait été perçue comme un retour en scène, le conseil économique et social se meurt dans un mutisme absolu de cimetière.

Qu’il s’agisse de son siège dont l’inauguration officielle n’a jamais pu se faire depuis le report de décembre 2021, qu’il s’agisse de ses membres aux abonnés absents ; aucune ligne n’a bougé jusqu’à présent du côté de cet organisme dont la mission première est de conseiller le pouvoir exécutif en matière économique, sociale, culturelle et environnementale.

Pour rappel, le Conseil économique et social est une institution qui constitue auprès des pouvoirs publics, une assemblée consultative qui assure la représentation des principales activités économiques et sociales, favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et contribue notamment à l’élaboration de la politique économique et sociale du Gouvernement. Le Conseil économique et social donne également son avis sur des projets de lois, d’ordonnance ou de décret ainsi que des propositions de lois.

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