Cameroun-FMI – Dissection d’une coopération problématique

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Au cours de la célébration du 3000e numéro du journal l’Economie le 13 mai 2024, Emmanuel Noubissie Ngankam, ancien Représentant Résident de la Banque Mondiale en Algérie et Eugène Nyamal, ancien Conseiller Principal de l’Administrateur pour l’Afrique du Fonds Monétaire International dans des analyse froide ont fait le procès du FMI sur les différents aspects de la collaboration avec le Cameroun.

Dans un Contexte où les indicateurs Camerounais stagnent, les économistes Eugène NYAMBAL, ancien conseiller principal de l’administrateur pour l’Afrique au Fond Monétaire International (FMI), Emmanuel Noubissie NGANKAM, ancien résident de la Banque Mondiale en Algérie et Martin ABEGA consul honoraire de Pays-Bas au Cameroun et par ailleurs ancien secrétaire exécutif du groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) devenu GECAM ont au cours d’une récente conférence-débat à Yaoundé traîné sur la barre des accusés le FMI, tout en présentant au Gouvernement les propositions conséquentes pour une meilleure relance économique dans un climat marqué par les retombées d’une litanie de crises.

La Coopération entre le Cameroun et le Fond Monétaire International (FMI), cumulée à la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) a été passée en revue par Martin ABEGA, consul honoraire de Pays-Bas et ancien secrétaire exécutif du GICAM) au Cameroun qui a déploré que dans un environnement marqué par des crises sécuritaire et économique tout laisse à croire que le pays n’est doté d’aucune perspective malgré qu’il ne fonctionne qu’à 20 ou 30% de son potentiel. « À la lumière de cette analyse sur les facteurs qui plombent la croissance économique, je recommande aux pouvoirs publics de régler les problèmes de gouvernance et de compétitivité de l’économie. L’analyse des indicateurs actuels par rapport aux prévisions de la boussole que s’est doté le pays montre que la direction qui a été entreprise est mauvaise. À titre d’illustration, le taux de croissance supposé être à 5%, est aujourd’hui à 3,3%. Plus encore il existe une incohérence entre les politiques budgétaires et les objectifs de la SND30 », a décrié Martin ABEGA.

En outre, Eugène NYAMBAL ancien conseiller principal de l’administrateur pour l’Afrique du FMI est également monté au créneau afin de marteler qu’il est temps que le Cameroun sorte des programmes du Fond Monétaire International (FMI) afin de se doter des plusieurs stratégies fortes qui stimuleront sa relance économique. << Le gouvernement doit mettre en exergue les politiques axées sur ces objectifs à l’instar des plans quinquennaux implémentés au Rwanda et en Malaisie pour ne citer que ces pays. L’entrée dans les programmes du FMI nous éloigne de l’objectif de 2035, Il y’a aussi une incohérence au niveau de la gestion des finances publiques, la majorité des ressources est destinée au fonctionnement et au paiement de la dette d’où la nécessité de réduire le train de vie de l’État et améliorer le climat des affaires. L’aboutissement des objectifs de la SND30 passera par la résolution définitive des problèmes d’eau, électricité, télécommunications, gestion du capital humain et des finances publiques.>> a-t-il analysé.

Au regard de l’impact explosif de plusieurs crises qui ont secoué le climat des affaires, et la lenteur dans le cadre de la mise en œuvre des programmes économiques censés booster la croissance, Emmanuel Noubissie NGANKAM ancien représentant résident de la Banque Mondiale en Algérie a passé au peigne fin le faible taux de mise en œuvre de la SND30 tout en illustrant les facteurs qui pourront susciter le succès de cette initiative placée sous la houlette du Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT). << Il serait opportun de faire une revue à mi-parcours de la vision 2035 et ses démembrements que sont la stratégie nationale de développement 2020-2030 ou même le plan directeur d’industrialisation (PDI). La covid-19 et la crise russo-ukrainienne auraient pu susciter une révision de la SND30. Aussi il va falloir améliorer la productivité des facteurs notamment le respect des délais des projets et la présentation des budgets d’exécution sans facturation, bien plus, nous avons un gros problème d’investissement public qu’il doit falloir gérer urgemment.>>

En rappel, au-delà de ces regards croisés des experts sur l’état de la croissance camerounaise, il est important de préciser que la Stratégie Nationale de Développement Cameroun 2030 qui est l’un des piliers de premier plan de la politique économique s’appuie sur les leçons de la mise en œuvre du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) dont elle prend le relais jusqu’en 2030, dans la perspective de l’accomplissement des objectifs de la Vision 2035 qui ambitionne de faire du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité.

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