Un grand pas vers la modernisation de l’identification au Cameroun a été franchi avec la signature d’un contrat entre la Sûreté nationale et le consortium germano-portugais INCM-Augentic. Ce partenariat promet la délivrance des Cartes nationales d’identité en seulement 48 heures.
L’innovation dans le secteur de l’identification sécuritaire au Cameroun prend un nouvel élan. Le consortium germano-portugais INCM-Augentic a remporté le marché de la production des Cartes nationales d’identité (CNI), promettant une révolution dans les délais de délivrance. Le contrat, signé le 13 mai à Yaoundé par le Délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, et le PDG d’INCM-Augentic, Labinot Carreti, engage le consortium à financer, développer et exploiter un système d’identification de pointe.
Le projet ambitieux prévoit la construction de 68 centres multifonctionnels ultramodernes répartis dans les régions et départements du Cameroun, ainsi que la rénovation de 219 postes d’identification existants. Labinot Carreti a souligné l’introduction d’une application pour la prise de rendez-vous en ligne, étendant l’accessibilité à l’ensemble du territoire national. « Nous assurerons également l’expédition des cartes à travers tous les postes d’identification du territoire camerounais », a-t-il ajouté, marquant une étape significative vers l’efficacité et la modernisation.
La réforme intervient après l’annonce du 29 décembre 2023 par Martin Mbarga Nguele de l’autorisation présidentielle pour la mise en œuvre de ce système, incluant une plateforme de pré-enrôlement en ligne. Trois centres autonomes de production des CNI verront le jour dans les villes clés de Yaoundé, Douala et Garoua, avec des centres d’enrôlement modernes dans chaque chef-lieu de région. Le système, similaire à celui des passeports biométriques, devrait être opérationnel avant la fin de l’année.
Cependant, cette modernisation a un coût. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a évoqué une hausse du coût du timbre, justifiée par les investissements conséquents des prestataires. Le patron de la police camerounaise a également prévenu d’une augmentation probable du coût de la CNI, actuellement fixé à 2 800 FCFA.
Cette initiative est une réponse aux frustrations des citoyens exprimées notamment via la campagne « Je veux ma CNI », face aux délais d’attente parfois interminables pour l’obtention de leur CNI. Le gouvernement attribue ces retards à des mesures nécessaires pour sécuriser l’identité camerounaise contre les fraudes potentielles. Outre la CNI, d’autres documents d’identité seront produits dans le même délai réduit, marquant une avancée significative pour la sûreté et la commodité des citoyens camerounais.Le partenariat avec INCM-Augentic est donc une étape décisive vers l’amélioration de l’administration publique et la satisfaction des besoins des citoyens, malgré les implications financières qui restent à évaluer dans leur intégralité.
Cassandra EYADA
