Le Cameroun a déclaré la guerre à l’importation non réglementée des kits Starlink, le service d’accès à Internet par satellite de SpaceX, dirigé par Elon Musk. Dans une démarche de protection de la sécurité nationale, les douanes camerounaises ont reçu l’ordre de saisir tout équipement Starlink trouvé sur le territoire. Cette directive, émise le 15 avril 2024 par le directeur général des douanes, souligne la nécessité d’une homologation par l’Agence de régulation des télécommunications (ART) pour tout matériel de transmission de télécommunication entrant dans le pays.
La mesure, annoncée par Fongod Edwin Nuvaga, vise à mettre fin à l’utilisation illégale de Starlink, qui offre une connexion Internet illimitée et ultra-rapide mais échappe au contrôle de l’ART. La ministre des Postes et Télécoms a précisé que le marché camerounais, bien qu’ouvert, est strictement réglementé et nécessite une licence d’exploitation. « J’ai déjà reçu la directrice Afrique de Starlink, et nous lui avons dit que le marché camerounais est ouvert, mais réglementé. Il faut avoir une licence. Nous leur avons donné les conditions pour aller le faire », a-t-elle indiqué.
Malgré les discussions en cours pour régulariser la situation de Starlink, des activités commerciales et d’exploitation frauduleuse ont été détectées, poussant la ministre à ordonner le blocage des utilisateurs camerounais en attendant la conformité de l’entreprise aux réglementations locales.
Starlink a réagi en suspendant son service à partir du 30 avril 2024 dans les pays où il n’est pas formellement autorisé, y compris le Cameroun. Cette décision a provoqué l’indignation des consommateurs et des professionnels des télécoms, notamment l’entrepreneur Olivier Madiba, qui a exprimé ses inquiétudes quant à l’impact sur les startups technologiques locales.
Les Camerounais, confrontés à une qualité d’Internet inconstante et à des incidents récurrents sur la fibre optique, considèrent Starlink comme une alternative prometteuse, offrant une connexion stable et accessible même dans les régions isolées. La suspension de Starlink soulève donc des questions sur l’accès futur à une connectivité fiable dans le pays.
Cassandra EYADA
