Consommation – Une nouvelle ère de tarification de la bière en réponse à l’inflation

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Dans un contexte économique marqué par une inflation galopante, la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC) a pris la parole. Lors de l’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé, le 21 mars 2024, Stéphane Descazeaud, Directeur Général de la SABC, a exprimé devant les membres du gouvernement, y compris le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, les défis auxquels fait face le leader du marché brassicole camerounais.

« La résilience, vertu que nous avons tous cultivée, atteint aujourd’hui ses limites », a-t-il déclaré, soulignant la pression subie par l’industrie face à un « tsunami inflationniste » qui n’épargne ni les matières premières ni les coûts opérationnels. Malgré une augmentation des coûts des intrants de plus de 33 milliards de FCFA sur les deux dernières années, la SABC a maintenu ses prix, faisant du Cameroun un cas unique dans la région.

La situation est d’autant plus préoccupante que la loi des finances 2024 prévoit une nouvelle hausse des droits d’accise, aggravant l’insécurité d’une filière déjà fragilisée. « Nous avons longtemps soutenu le gouvernement dans sa lutte contre la vie chère, mais les récentes augmentations fiscales nous obligent à repenser notre position », a insisté Descazeaud.

Pour faire face à ces défis, le directeur général plaide pour une augmentation de 100 FCFA sur le prix de la bière. Cette mesure permettrait de répercuter équitablement les charges supplémentaires tout en soutenant l’État par le biais des taxes. « Chaque augmentation de 100 FCFA se traduit par 50 FCFA de prélèvements fiscaux. Il est donc essentiel de trouver un équilibre pour assurer la pérennité de notre industrie », a-t-il expliqué.

La réalité du marché confirme déjà cette tendance, avec des prix de vente qui dépassent souvent le prix public conseillé, reflétant les difficultés de la filière. La SABC n’est pas seule dans cette démarche, puisque l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA) a également sollicité une augmentation des prix face à la hausse des charges fiscales annoncée pour 2024.

Les coupures d’électricité récurrentes et la concurrence déloyale de la bière de contrebande venue du Nigeria, s’ajoutent à la complexité de la situation, mettant en péril la stabilité de l’industrie brassicole nationale.

La SABC, consciente des enjeux, appelle à un dialogue constructif avec le gouvernement pour assurer un environnement des affaires stable et favorable au développement économique du Cameroun.

Cassandra EYADA

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