Améliorer les performances des entreprises publiques et assurer le retour sur investissement via des fonds revolving, telles sont les raisons évoquées par le ministère de l’Economie au sujet de cette réforme structurelle qui devrait entrer en vigueur dès 2025.
Face à la hausse permanente des importations des produits de premières nécessités, à une faible production locale des denrées alimentaires (riz, maïs, huile de palme, mil, sorgho, etc. ; l’Etat camerounais entend mettre sur pied un mécanisme susceptible de rendre les entreprises agricoles du secteur public tels que Semry, Unvda, Office Céréalier, Mirap, plus compétitives.
Selon le Plan intégré d’import-substitution agro pastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026 assure parlant de la révision du mode de subventions, « qu’il s’agit de remplacer le principe des subventions dans les entreprises et établissements publics par des fonds revolving, de façon à assurer les retours sur investissement et l’autonomisation de ces entités ».
De plus, c’est une mesure salvatrice espère-t-on au Minepat, « la création du fonds revolving auprès de ces entreprises et établissements publics devrait contribuer à l’amélioration de la performance de ces entités et à l’augmentation significative de la production et de la disponibilité des produits locaux de grande consommation sur les marchés ».
Alors que le déficit de la balance commerciale affichait -5445,5 milliards de Fcfa au 3e trimestre 2023 selon l’Institut national de la statistique (INS), la mise en application de ce nouveau mode de subventions permettra de réduire drastiquement les dépenses effectuées par l’Etat dans le cadre de subvention aux des entreprises du secteur agricole.
Bien qu’une dizaine d’entreprises du secteur agricole aient bénéficié d’environ 7,4 milliards de Fcfa de subventions en 2022 tel que précisé par la Commission technique de réhabilitation des Entreprises du secteur public et parapublic ; en dehors du nouveau mode de subventions, l’Etat projette l’instauration et la signature des contrats de performance avec les structures publiques de production, de transformation et de commercialisation (Semry, Unvda, Office Céréalier, Mirap). Une situation qui vient se greffer aux mesures déjà prises par les pouvoirs publics camerounais via une mise à disposition des acteurs du secteur privé, des garanties pour faciliter l’obtention des crédits auprès des institutions bancaires.
En attente de l’implémentation des nouvelles mesures contenues dans le Plan intégré d’import-substitution agro pastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026, le Gouvernement camerounais prévoit déjà un appui de 12 milliards de Fcfa à la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) via un fonds renouvelable pour l’achat de 70 000 tonnes de riz paddy et 2,4 milliards de Fcfa seront accordé à la Upper Noun Valley Development Authority (Unvda) par le même procédé financier.
Pour rappel, le crédit revolving ou crédit renouvelable se définit comme une réserve d’argent ou un crédit reconstituable. Autrement dit, il met à la disposition de l’entreprise des liquidités qu’elle pourra utiliser à tout instant tout en les restituant par échéances, que ce soient les intérêts et le capital emprunté.