Après les 29,9% en glissement annuel de fin janvier 2024, le Bureau national des statistiques (NBS) a indiqué le 15 mars 2024 que. « Sur une base annuelle, le taux d’inflation globale était supérieur de 9,79% au taux enregistré en février 2023, qui était de 21,91% ».
D’après le statisticien nigérian, c’est l’envolée des prix des produits alimentaires à travers le pays qui soutient cette progression généralisée de l’inflation, notamment des produits tels que le pain et les céréales, les pommes de terre, les ignames et autres tubercules, le poisson, le café, le thé et le cacao. Au niveau de l’inflation sur les produits agricoles volatils et de l’énergie, celle-ci était de 25,13% en février 2024, soit une augmentation de 6,76% par rapport aux 18,37% observés en février 2023.
Face à cette inflation galopante, et pour tenter de la ramener dans la fourchette cible située entre 6%-9%, la Banque centrale du Nigeria avait procédé le 27 février 2024 à un resserrement agressif de sa politique monétaire. Dans la mise en œuvre de ladite politique deux éléments majeurs ont été mis en exergue; l’institution a rehaussé de 400 points de base son principal taux directeur à 22,75% et a fait passer le ratio de réserve de trésorerie (CRR – Cash Reserve Ratio) à 32,5%. Pour justifier cette situation, Olayemi Cardoso, le gouverneur de la Banque centrale a souligné que, «… Au regard des faits antérieurs, les hausses précédentes du taux directeur ont ralenti l’augmentation de la pression inflationniste, mais pas dans une mesure souhaitable ».
Première économie d’Afrique de l’ouest, les pressions inflationnistes observées au Nigeria sont la conséquence d’un ensemble de décisions prises courant mai 2023 par l’actuel président, Bola Tinubu qui, dès sa prise de fonction avait légiféré sur certaines décisions phares, notamment la suppression des subventions au carburant et l’unification du taux de change sur les marchés officiels et non officiels d’où la forte dépréciation en cours du naira par rapport au dollar.
