Après un passage remarqué au sein de la Banque des États de l’Afrique centrale, l’ancien gouverneur est désormais à la conquête du poste de président de la Banque Africaine de Développement tel que illustré par l’adoubement de sa candidature et à l’unanimité par les 11 pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac).
À 51 ans, le natif d’Abéché est à date l’unique candidat déclaré de l’Afrique centrale pour le poste de président de la Banque Africaine de Développement (BAD) dont l’élection est prévue en 2025. Annoncé au terme de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement tenue le 9 mars 2024 à Sipopo, en Guinée Équatoriale ; les chefs d’Etat et de gouvernements s’engagent « à lui apporter tout son soutien en tant que candidat unique de l’Afrique centrale au poste de président du groupe de la BAD et appelle à la solidarité de la communauté des États membres ainsi qu’à l’appui des autres pays africains à cette candidature », peut t’on lire dans le communiqué final.
C’est donc un nouveau round qui va se jouer pour un citoyen de la sous-région, après l’échec de 2015 autour de la candidature du tchadien Bedoumra Kordjé, battu par le nigérian Akinwumi Adesina, l’actuel président de la BAD dont le mandat expire en août 2025. Face à cet échec qui semble lointain, l’engagement pris par les dirigeants des pays de la Ceeac pose les bases d’un défi à relever et renforce la crédibilité de la candidature d’Abbas Mahamat Tolli. Une crédibilité qui repose non seulement sur le consensus obtenu auprès des chefs d’Etats de la Cemac mais aussi sur le profil du candidat.
Alors que le candidat déclaré pour l’Afrique Centrale poursuit son lobbying à l’international, l’on lui connaît un CV impressionnant. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris et de l’université du Québec au Canada, il a été ministres des Finances (2006 – 2008) et ministre des Infrastructures et de l’Équipement (2011 – 2012) sans oublier son passage comme directeur de cabinet du défunt président Idriss Deby Itno.
Au niveau de la sous-région, il est passé par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).
Durant son magistère à la banque des États de l’Afrique centrale, le marché des titres publics (bons et obligations du trésor) a connu une croissance significative, avec une augmentation de plus de 592,3% entre 2016 et 2023, passant de 916,1 milliards de Fcfa en 2016 à 6 342,1 milliards de Fcfa à fin d’octobre 2023. De plus, son passage au sein de la banque aura contribué à la mise sur pied d’un marché financier unique en zone Cemac notamment la création d’une bourse des valeurs régionale (Bvmac) au Cameroun.
C’est avec des arguments de poids tant au niveau local et même sous-régional, que Abbas Mahamat Tolli ira à la conquête du poste de président de la BAD, une institution jamais dirigée par un ressortissant de l’Afrique centrale depuis sa création en 1964.